Dans l’affaire du Foyer de l’enfance de Terre Rouge de Saint-Pierre, Nassimah Dindar, Jean-Jacques Vlody et Bachil Valy ont été condamnés le 2 juin dernier à des peines d’inéligibilité. Ils ont été reconnus coupables de discrimination à l’embauche. Aujourd’hui, Frédéric - un ancien surveillant de nuit du foyer de Terre Rouge - témoigne.
Tout est parti d’un courrier. Celui envoyé par la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Dans le courrier envoyé le 20 août 2008 au procureur de la République de Saint-Pierre, le syndicat dénonce une discrimination à l’embauche, qui concerne le foyer de l’enfance de Terre Rouge.
Les élus condamnés à des peines d’inéligibilité, Frédéric, ancien surveillant de nuit au Foyer de l’enfance, s’exprime sur cette affaire.
Un courrier de la CFTC dénonçant une discrimination à l’embauche
Une dénonciation réalisée après la victoire de Nassimah Dindar, en 2008 à la présidence du Conseil général. Et où une quinzaine d’employés du foyer voient leur contrat à durée déterminée (CDD) non-renouvelé.
À la barre comparaissent Nassimah Dindar, le député Jean-Jacques Vlody, le maire de l’Entre-Deux Bachil Valy et deux autres prévenus : Michel Soucramanien et Yvon Bello.
Après 8 ans d’enquête, le procès s’est déroulé sur deux jours, les 10 et 11 mars dernier au tribunal correctionnel de Saint-Pierre.
Le délibéré est tombé le jeudi 2 juin. Nassimah Dindar, la présidente du Conseil départemental a été condamnée à 3 ans d’inéligibilité, 8 mois de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende.
Bachil Valy écope de 4 mois de prison avec sursis et 1 an d’inéligibilité, Jean-Jacques Vlody est condamné à 6 mois de prison avec sursis et 18 mois d’inéligibilité.
Frédéric, ancien surveillant de nuit : "On devrait leur supprimer leur poste"
L’affaire du Foyer de Terre Rouge c’est 17 contrats non renouvelés et remplacés par des embauches politiques.
Quelques jours après le délibéré et la décision de Nassimah Dindar qui compte faire appel, Frédéric, un ancien surveillant de nuit témoigne.
Frédéric a été remercié après 1 an et 2 mois passés au Foyer de Terre Rouge. Il travaillait en tant que surveillant de nuit entre 2007 et 2008. Malgré des rapports positifs sur son activité, son contrat n’est pas renouvelé "pour des raisons politiques". Selon lui, il aurait été remplacé par un militant.
Après un an au chômage, il parvient a retrouver du travail. Il suit néanmoins avec intérêt le déroulement du procès et réagit aux sanctions du tribunal Saint-Pierrois. L’homme, doté d’une certaine expérience ne comprend pas la décision.
"On devrait leur supprimer aussi leur poste […] C’est pas logique. Sachant très bien ce qu’ils ont fait, je pense que les conséquences ne sont pas assez sévères".
"Le fait qu’ils insistent à dire qu’ils n’étaient pas au courant ou qu’ils n’ont pas fait certaines choses, ça nous met de plus en plus en rage. Je ne leur dois rien à ces élus".
N’ayant pas eu l’occasion de se constituer partie civile pour le procès, Frédéric souhaite aujourd’hui entamer des démarches pour que son statut de victime soit reconnu en appel.