Jean-Charles Artaban, accusé du meurtre de Mathéo et actes de torture et de barbarie ainsi que de violences sur son ex-conjointe, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Au terme de deux jours d’audience à la Cour d’Assises, le verdict est tombé dans l’affaire du meurtre de Mathéo. Son bourreau, Jean-Charles Artaban écope d’une peine de prison à perpétuité.
Retrouvez les étapes importantes du second jour d’audience dont les plaidoiries et les réquisitions.
Retrouvez ici les moments forts de la première journée d’audience avec notamment les témoignages de la mère et du père de Mathéo ainsi que la prise de parole de l’accusé.
Vendredi, dans l’après-midi, l’Avocat général, Eric Tuffery, a requis la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté assortie d’une rétention de sûreté.
Les regrets de l’accusé
C’est à la toute fin de la procédure que Jean-Charles d’Artaban a exprimé ses émotions quant aux faits qui lui sont reprochés. Interrogé avec virulence par son propre avocat, l’accusé se lève et évoque le meurtre de Mathéo.
Jean-Charles Artaban déclare : "Je regrette ce que j’ai fait, je demande pardon aux parents de Mathéo."
Pendant la majeure partie du procès, l’accusé est resté assis le dos courbé, la tête baissée, les yeux rivés sur le sol.
Il a reconnu le meurtre mais n’a pas été en mesure d’expliquer ce qu’il s’est passé. "Je ne me souviens plus", a-t-il répété durant les différentes séances.
"Il n’était pas dans son état normal"
Lors de sa plaidoirie, Maître Selly, a expliqué : "Je ne plaide pas la folie pour mon client mais une altération du discernement au moment des faits."
Le magistrat avait notamment rappelé le séjour en psychiatrie de Jean-Charles Artaban.
La responsabilité de Jasmine en question ?
Victime de violences aux mains de l’accusée, partie civile et mère de Mathéo, Jasmine Tsiaohaty a aussi été interrogée à plusieurs reprises.
La Cour, l’avocat général et la Défense, ont souligné à plusieurs reprises des contradictions entre ses déclarations face aux jurés et celles faites pendant l’enquête à la gendarmerie.
La Défense a aussi demandé à savoir pourquoi elle se trouvait chez l’accusé le jour du drame et pourquoi elle n’est pas partie ?
Une vie de violence et d’alcool
Les témoins ont défilé à la barre certains attestent de l’attitude perçue comme dangereuse de Jean-Charles Artaban, d’autres évoquent une mère qui s’alcoolise régulièrement ou qui ment.
L’Avocat général a aussi évoqué une vie de "violences et d’alcool" que Mathéo a connu dans sa courte vie : 3 ans, 8 mois et 27 jours.
Maître Selly, avocat de la Défense : "Ce dossier est la faillite de notre société qui porte la responsabilité du meurtre de Mathéo."
Parmi les personnes appelées à témoigner, plusieurs ont expliqué qu’à l’époque où ils fréquentaient l’accusé, tous buvaient énormément d’alcool et se droguaient ne serait-ce qu’avec du cannabis.
L’expert qui a mené l’enquête sur la personnalité de Jean-Charles Artaban a déclaré que l’homme : "La personnalité est marquée par une instabilité sociale, professionnelle, des comportements anti-sociaux précoces, des conduites toxicomaniaques. Il a un comportement addictif, un début de la consommation d’alcool précoce - 14 ans - une forte tolérance, il a donc rapidement augmenté la dose. Il présente une dépendance physiologique."