Jasmine, la mère de Mathéo, est le premier témoin de la scène appelé à la barre. Devant les jurés, elle revient sur les débuts d’une relation tumultueuse. Elle évoque le moment où Jean-Charles Artaban devient violent : lorsque le couple n’arrive pas à avoir un enfant.
L’audience commence par la présentation de l’étude de personnalité de la mère de Mathéo, une des parties civiles aussi victimes de violence la même nuit que le meurtre de son enfant.
Le profil de la victime, la mère de Mathéo, est dressé. "Elle est présentée comme généreuse" lors d’une enquête de voisinage. Mais il s’agit aussi une femme qui a connu une période d’alcoolisation importante. "C’est une bonne mère", selon l’enquête menée, "mais elle n’arrive pas à s’assumer elle-même. C’est pour cela qu’elle cherche toujours un compagnon."
Après cela, Jasmine, la mère de Mathéo, est appelée devant les jurés à raconter la scène.
D’abord, le président de la Cour d’Assises souhaite avoir plus d’informations sur les relations du couple.
Le début des violences
Ils se sont rencontrés en 2006. Jean-Charles Artaban sortait de prison, Jasmine insiste : "Je ne savais pas pourquoi il y était."
En remontant l’historique de leur relation, Jasmine arrive au moment où les violences ont commencé.
C’est lorsque le couple a tenté de faire un enfant que les coups commencent à pleuvoir. Après plusieurs rendez-vous chez le gynécologue, la situation se complique pour avoir un enfant.
Jean-Charles Artaban devient violent : "On a essayé de faire des examens pour avoir un bébé et les choses s’aggravaient. Il a commencé à me taper dessus."
Elle explique avoir été frappé à plusieurs reprises et agressée sexuellement.
Les heures qui ont précédé le drame
Jasmine explique pourquoi être venue chez Jean-Charles Artaban ce jour-là : "Il voulait qu’on reste des amis. Je l’ai cru. Il m’a dit que sa mère était malade. Je suis venu avec mon petit chéri."
Mais le lundi soir, Jean-Charles Artaban ne la laisse pas rentrer chez elle et l’oblige à dormir avec son fils dehors, dans la cour.
Le 18 juin 2013. Jasmine est avec son enfant chez son ex-conjoint. Elle passe la journée dehors, Mathéo est à l’intérieur avec son ti-père à regarder la télé, raconte-t-elle.
Jean-Charles Artaban prend alors Mathéo avec lui pour aller faire les courses. Il revient avec du rhum et des cigarettes.
Mathéo était malade
Jasmine explique que dès lundi - jour de son arrivée dans la maison à Saint-Benoît - que Mathéo ne se sentait pas bien. Il était asthmatique.
Elle assure aussi que Jean-Charles Artaban lui aurait glissé des médicaments.
Pour rappel, les tests ADN prouvent que l’enfant n’est pas le fils de l’accusé.
Le soir du drame
La mère de Mathéo déclare aussi que le jour du meurtre, elle ne se sentait pas bien. Elle accuse Jean-Charles Artaban d’avoir mis des cachets dans son café.
Le soir, les violences commencent lorsque l’accusé veut faire boire de l’alcool à sa victime. Elle refuse. Il l’attrape par les cheveux et le bras et l’oblige à boire "un grand verre de rhum".
Après cela, il lui verse le reste de la bouteille dessus - sur la couette où se trouve aussi Mathéo. Il urine aussi sur son ex-conjointe.
Pendant une grande partie du témoignage, Jean-Charles Artaban a la tête baissée, le regard rivé sur le sol.