À l’approche du procès de Jean-Charles Artaban pour le meurtre du petit Mathéo aux Assises, un des témoins de la scène de crime, employé des pompes funèbres, reparle de la pire nuit de sa carrière.
Joseph Kergrain, employé des pompes funèbres, est celui qui le matin du 19 juin 2013 s’est rendu sur la scène du meurtre du petit Mathéo. L’enfant a été mutilé et tué par son beau-père, son corps a été abandonné dans un parc à chien.
Joseph Kergrain fait partie de la vingtaine de professionnels à intervenir ce jour-là. Il arrive chemin Jean Robert à Saint-Benoît comme les forces de l’ordre et les secours.
L’employé des pompes funèbres est celui qui est chargé d’enlever le corps de la scène de crime. Il a donc porté dans ses bras le corps mutilé du petit Mathéo.
L’enfant avait été décapité, son bras avait été mutilé.
Joseph Kergrain se souvient toujours de cette nuit à Saint-Benoît : "Ce jour-là, j’ai préféré partir moi-même plutôt que d’envoyer mon chauffeur. Vraiment, c’était dur, violent. Je n’oublierai jamais. J’aime mon métier mais c’était dur. Le fait de voir, le fait de toucher, de transporter. Je l’ai pris dans mes bras, je l’ai transporté."
L’employé des pompes funèbres assure : "J’ai beaucoup pleuré, pendant que je portais l’enfant. On ne peut pas rester insensible. Maintenant, quand on en reparle, ça me touche encore. C’est quelque chose que je n’oublierais jamais."
Le procès de l’horreur se déroule jeudi et vendredi à la Cour d’Assises à Saint-Denis. Il s’agit du meurtre du petit Mathéo - âgé de 3 ans - lorsqu’il a été mutilé et tué par l’ex-compagnon de sa mère. L’homme est poursuivi pour des faits de "meurtre sur mineur de moins de 15 ans et actes de torture et de barbarie" ainsi que des violences sur son ex-conjointe, la mère de l’enfant. Il risque la prison à perpétuité.