Le petit Mathéo - âgé de 3 ans - a été torturé, brûlé et décapité le 19 juin 2013. Son ti-père a été interpellé et il sera jugé cette semaine aux assises. Depuis son arrestation, le bourreau présumé de Mathéo a présenté plusieurs versions des faits aux enquêteurs. Selon son avocat, Jean-Charles Artaban devrait reconnaître les faits lors du procès.
Quelles réponses judiciaires apportées face à l’horreur ?
Âgé de 40 ans, Jean-Charles Artaban encourt une peine de réclusion à perpétuité pour le meurtre du petit Mathéo. Cet homme sera jugé cette semaine devant la cour d’assises de Saint-Denis. Son procès doit débuter jeudi 28 avril pour s’achever le lendemain, vendredi 29 avril.
Selon l’avocat de Jean-Charles Artaban - invité sur le plateau du Journal Télévisé d’Antenne Réunion lundi 25 avril - , l’accusé devrait reconnaître les faits face aux jurés.
Les différentes versions de Jean-Charles Artaban
En 3 ans de procédure, le beau-père du petit Mathéo a changé plusieurs fois de versions. Depuis son interpellation, Jean-Charles Artaban a également changé d’avocat : c’est aujourd’hui maître Patrice Selly qui le représente.
Le 20 juin 2013 - 48 heures après les faits - Jean-Charles Artaban s’est expliqué pour la première face à un juge d’instruction, après avoir été déféré au parquet du tribunal correctionnel de Saint-Denis. L’homme affirmait alors ne pas avoir tué Mathéo. "Il dit que le décès de cet enfant provient de la chute de l’enfant alors que l’enfant était gardé par sa mère au moment où elle dansait", expliquait l’avocat du suspect.
Le Bénédictin évoquait alors un accident, puis d’une tentative désespérée de faire disparaître le corps de l’enfant. Mais cette version n’a pas été la première présentée par l’accusé. Face aux enquêteurs, il aurait tout d’abord affirmé avoir passé la nuit seul, avant de reconnaître la présence de Jasmine - la mère de Mathéo - mais pas celle du petit garçon...
Durant sa garde à vue - avant sa mise en examen -, Jean-Charles Artaban a présenté au moins trois versions des faits différentes face aux enquêteurs.
Toutes les versions des faits apportées par Jean-Charles Artaban ont été contredites par les témoins du drame. Des explications démenties par la mère de Mathéo mais aussi par les déclarations de son frère, Jean-François Artaban.
"Il a brûlé le bébé dans la maison... Il a battu plusieurs fois Mathéo par terre" expliquait, sous le choc, la mère de la petite victime, en juin 2013.
"Monsieur Artaban s’est quand même peu moqué du monde. ll nous a servi plusieurs versions : tantôt l’accident, tantôt le sel et le safran pour organiser une séance de sorcellerie... Je crois que ce sont des stratégies de défense" explique maître Jean-Jacques Morel, avocat des parents du petit Mathéo.
Entre la thèse de l’accident, le déni total, l’évocation d’actes de sorcellerie... L’accusé a dit beaucoup de choses durant l’instruction, mais il n’a jamais semblé convaincre... Une situation qui doit changer selon l’avocat de Jean-Charles Artaban. "Monsieur Artaban reconnaît les faits qui lui sont reprochés" assure maître Selly, interrogé hier soir sur Antenne Réunion.
Face à l’horreur des faits qui lui sont reprochés, Jean-Charles Artaban devra s’exprimer et dire la vérité durant son procès.