Patrice Nirlo est maintenant fixé sur son sort. Le pompier incendiaire accusé d’avoir allumé 5 feux - dont ceux qui ont ravagé le Maïdo - a été condamné à une peine de 12 ans de réclusion criminelle. Les jurés ont suivi les réquisitions de l’avocat général.
Suite et fin ce vendredi du procès de l’ex caporal-chef Patrice Nirlo. Lors de son réquisitoire en fin de matinée, l’avocat général a requis une peine de 12 ans de réclusion criminelle à l’encontre de Patrice Nirlo. L’accusé avait alors fondu en larmes.
Après moins de deux heures de délibérations, les jurés ont tranché : ils ont fait le choix de suivre les réquisitions de l’avocat général. Patrice Nirlo écope de 12 ans de réclusion criminelle.
Les proches de Patrice Nirlo se sont effondré à l’annonce du verdict. Patrice Nirlo n’a pas pu retenir les larmes, entouré par sa famille dans le box des accusés.
Durant trois jours, le pompier incendiaire a exprimé des regrets. " : "J’ai honte de ce que j’ai fait, j’ai trahi les pompiers !" a déclaré Patrice Nirlo face aux jurés, dès le premier jour de procès.
L’ancien pompier a reconnu avoir allumé une vingtaine d’incendies entre 2008 et 2013
Jugé pour cinq incendies volontaire - dont deux qui ont ravagé le Maïdo en 2010 et 2011 -, Patrice Nirlo est "responsable de ses actes" selon le docteur Masson, expert psychiatre.
Pour plus de précision, les deux experts psychiatriques qui ont dressé le profil psychologique de cet ancien pompier ont été catégoriques : Patrice Nirlo est "tout à fait normal". Il ne souffre d’aucun pathologie et c’est donc un "incendaire" et non un "pyromane". Il aurait commis l’irréparable "par passion et fascination du feu" mais aussi par narcissisme, pour combattre les flammes et devenir "un héros".
Un pompier incendiaire et pas pyromane
C’est aujourd’hui que Patrice Nirlo sera fixé sur son sort. Ce vendredi marque le troisième et dernier jour du procès qui s’est ouvert mercredi aux assises de Saint-Denis.
Hier matin, Patrice Nirlo a écouté les parties civiles appelées à la barre. Les représentants de l’ONF (Office National des Forêts) et du Parc National de La Réunion ont pris la parole pour décrire l’ampleur des dégâts provoqués par les incendies du Maïdo en 2010 et 2011.
L’ancien pompier a avoué être à l’origine d’une vingtaine d’incendies, qu’il aurait allumé entre 2008 et 2013. "J’ai allumé 3 à 4 incendies par an depuis 2008" a-t-il confié à la barre mercredi 3 février.
Les incendies reprochés
Le 11 octobre 2010 : le premier incendie au Maïdo. 780 hectares partent en fumée, des espèces endémiques sont touchées. Il faudra 11 jours pour venir à bout de ce feu. Les dégâts s’élèvent à 3 millions d’euros.
Le 13 novembre 2010 : Piton Textor. plusieurs départs de feu à Bourg-Murat et à Piton Barbaroux, Trou Blanc et Piton de Caille. Pendant 5 jours, les flammes ravagent la végétation sur le massif du Volcan. Plus de 83 hectares partent en fumée.
Le 25 octobre 2011 : le second incendie au Maïdo. Il faudra 3 mois pour maîtriser l’incendie. Des habitations sont menacées cette fois et des agriculteurs sont évacués. 600 sapeurs-pompiers sont mobilisés dont 430 venus de métropole. Le bilan est dramatique : 2 800 hectares détruits, 10 millions d’euros de préjudices.
En 2013, deux incendies à Sainte-Marie : Moka et Beaumont.
En tout, c’est la destruction de 4 000 hectares de végétation qui est reprochée à Patrice Nirlo : il faudra une campagne de reboisement longue de 20 ans pour effacer les dégâts.