Un terrible drame s’est prduit le 21 octobre dernier au Tampon : un enfant est décédé au domicile de ses parents. Agé de 8 ans, il pesait 10 kilos. Effondrée, la mère a quitté la maison au milieu de la nuit le soir de la mort de son fils. Inquiet son conjoint avait lancé un appel à témoins. La justice suspecte les parents du petit garçon de l’avoir "privé de soins". Une information judiciaire a été ouverte. Mis en examen, le père et la mère ont été placés en détention provisoire.
Comme le révèle nos confrères du journal Le Quotidien ce vendredi 6 novembre, les parents d’un jeune Tamponnais - âgé de 8 ans - ont été mis en examen pour "privation de soins ayant entraîné la mort".
L’enquête qui débute s’annonce longue et difficile. Selon le parquet, les parents du petit garçon n’ont "jamais eu d’intention d’homicide". L’enfant aurait été choyé mais pas soigné.
Agé de 8 ans, le jeune garçon pesait 10 kilos
Le 21 octobre dernier, Mathias (prénom d’emprunt) est décédé au domicile de ses parents. L’enfant handicapé a rendu son dernier souffle dans l’enceinte de la maison familiale située au Tampon.
Comme le souligne Le Qutidien : le médecin chargé de constater le décès a signalé un obstacle médico-légal empêchant l’inhumation. Intrigué par l’état du jeune garçon, ce professionnel a donc alertés les autorités compétentes. Le corps de la petite victime a été autopsié et des prélèvements ont été envoyés en métropole.
Le soir de la mort de son fils, la mère a quitté le domicile. Effondrée, elle a disparu pendant plusieurs jours et son conjoint avait alors lancé un appel à témoins car il redoutait le pire. Agé de 48 ans, cette femme a finalement été localisée par les forces de l’ordre.
Mathias est mort suite à un arrêt cardiaque mais il souffrait d’importantes carences. Les médecins légistes ont également découvert que ce petit garçon ne pouvait pas marcher en raison de problèmes au niveau du dos et des hanches.
Le petit garçon était "choyé" mais il n’était pas scolarisé et n’avait quasiment pas d’existence officielle
Toujours selon Le Quotidien, la famille de Mathias l’aimait, faute de le soigner. L’enfant n’a quasiment jamais été ausculté par des médecins depuis sa naissance.
Mathias n’a jamais été scolarisé, ce qui n’est pas le cas pour les autres enfants du couple. C’est la mère du garçonnet qui assurait son éducation à domicile. Mais dans le cadre de l’enquête, il s’avère que seule la maman a reconnu ce petit garçon mais il n’était pas inscrit sur sa carte vitale. Mathias était également inconnu de nombreux services sociaux.
La mère du petit Mathias a été interpellée et placée en garde à vue le 28 octobre dernier. Et selon Le Quotidien, elle aurait reconnu ses responsabilités suite à la mort de son fils.
Le père aurait déclaré avoir découvert "une partie de la situation réelle de son fils après son décès". Il a pareillement été interpellé à son tour et placé en garde à vue.
Le 30 octobre dernier, ce couple de Tamponnais a été mis en examen pour "privation de soins ayant entraîné la mort". Ils ont tous deux été placés en détention provisoire. Ils encourent une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
Le dossier s’annonce délicat et particulièrement complexe. Les enquêteurs qualifient cette affaire de trouble. Après avoir été mis en examen pour privation de soins ayant entraîné la mort, les parents sont été écroués. Ils seront reçus par des experts psychologues.
Les précisions du Procureur de La République
Le 22 octobre 2015, un garçon de 8 ans décédait dans la nuit alors qu’il se trouvait en compagnie de sa mère chez la soeur de celle-çi.
Comme le précise le Procureur de La République Laurent Zuchowicz, la mère a téléphoné à son compagnon et père de l’enfant pour l’aviser de la mort de leur fils et lui indique, que ne pouvant vivre sans son fils, elle partait, laissant entendre qu’elle allait se suicider.
La mère a disparu ainsi plusieurs jours sans donner de nouvelles, avant de réapparaître le 26 octobre dernier.
Dans ce contexte et dans la mesure où l’enfant décédé était apparu d’une maigreur extrême (poids : 10 kilos) et anormalement développé, le père était amené à s’expliquer. Cet homme a déclaré que son fils était malade depuis plusieurs années, sans toutefois pouvoir préciser de quelle pathologie il souffrait et de quel suivi médical il faisait l’objet. Il a donc rejeté sur sa compagne la responsabilité des déficiences dans le suivi de son enfant.
Les six autres enfants de la mère (elle a eu deux enfants avec son actuel compagnon, l’enfant décédé était le dernier) - qui connaissent un développement normal - ont décrit l’enfant décédé comme étant le "chouchou" de leur mère.
D’après les investigations réalisées, l’enfant décédé n’était pas suivi médicalement et n’était pas scolarisé non plus. A 8 ans, il n’était toujours pas propre et portait des couches, sa mère le déplaçant essentiellement en poussette.
Interrogée, la mère du petit garçon a contesté toute forme de mauvais traitement tout en reconnaissant des manquements dans le suivi médical. Cette mère de famille se considère comme étant responsable de la mort de son fils.