À la veille du procès de l’auteur présumé d’un des accidents de la route les plus graves qu’ait connu La Réunion, la partie civile et la défense s’expriment.
Le 10 décembre dernier, aux alentours de 21 heures, une voiture - une Citroën C2 rouge - fait une sortie de route sur l’Avenue Georges Brassens au Moufia à Saint-Denis, près du campus universitaire.
Le véhicule fauche 6 étudiants qui venaient d’aller acheter des cigarettes à la station-service située plus haut. 5 sont décédés, l’une est encore en vie mais souffre de lourdes séquelles.
Il s’agit d’un des accidents les plus mortels sur nos routes.
Une gerbe de fleurs se trouve toujours sur le lieu de l’accident. Depuis le drame, l’avenue Georges Brassens a été réaménagée. Un ralentisseur se trouve en haut de la rue. Un terre-plein central a été placé pour permettre aux piétons de traverser en toute sécurité et des nouveaux panneaux de signalisation ont été installés.
Le procès se déroule ce mardi
Demain, Bertrand, le jeune prévenu, accusé d’avoir mortellement fauché 5 étudiants, sera face à la Justice. Les proches des victimes seront présents à l’audience.
Du côté des parties civiles, "J’espère fortement que la famille de Djawid puissent supporter ce qui va se dire ce mardi. Ils en ont besoin pour tourner la page judiciaire", explique l’avocat de la famille de Djawid.
La sixième victime, Lorraine, a passé de longs mois entre la vie et la mort. Elle a depuis repris ses études à l’Université et attend avec une certaine angoisse l’audience de demain. "Elle n’est pas une jeune femme dans la vengeance. Elle essaie de comprendre, elle veut chercher à savoir comment on a pu en arriver là ? La vitesse excessive, l’alcool, l’inconscience ou tout cela ? Elle souhaite mettre un visage sur celui qui conduisait."
Le Maître Georges-André Hoarau, avocat de la Défense, déclare : "C’est une affaire d’une extrême sensibilité et gravité. Mais c’est un accident. Nous avons obtenu que les dommages et intérêts soient couverts par l’assurance. Là-dessus, nous sommes tranquilles."
Il ajoute : "Certains auraient voulu que nous avons modifié la voiture mais nous n’avons touché à aucun élément du moteur. La partie civile n’a aucun doute à avoir sur les réparations du préjudice dont nous aurons la noblesse d’esprit de ne pas contester le montant qu’ils réclameront."
Au sujet du prévenu, il déclare : "Il a passé son BTS en prison. Il reste deux épreuves où il doit être présent à l’extérieur pour les passer. Nous avons tenu à ce qu’il reste détenu, ne demandant pas de liberté provisoire par respect pour les familles."
Maître Georges-André Hoarau conclut : "Il exprime des regrets sincères. Il suffit de le voir pour comprendre la situation dans laquelle il est. Nous respectons la douleur des familles qui est bien supérieur à la notre. Mais dans ce dossier nous avons aussi notre part de souffrance."