20 ans après le drame, Sammy et sa mère témoignent de l’horreur qu’ils ont vécue et de la chance qu’ils ont eue ce 13 novembre 1994 à la Grande Montée.
Ils ont vu la mort en face. Sammy et sa famille sont des rescapés du massacre de la Grande Montée. Ce dimanche 13 novembre 1994, aucune balle ne sort lorsque Germain Nabénéza tire sur la famille Moutoussamy. Dans sa folie meurtrière, l’homme tue 8 personnes dont 4 enfants. Un fait divers encore douloureux dans ce quartier paisible situé Sainte-Marie.
Sammy, qui avait témoigné à l’époque, revient sur son face à face avec le tueur. "On a essayé de parler avec lui, raconte-t-il, il ne répondait pas, son regard était assez froid, il nous a mis en joue, il a tiré à trois reprises." "Ce sont des choses qu’on ne peut pas oublier", lâche-t-il.
Le tireur fou avait l’intention de n’épargner personne lorsqu’il a pris pour cible son propre frère, Henry. Les voisins proches de la famille ont subi le déchaînement de violence. Sammy Moutoussamy se souvient encore de chaque détail. "Quand vous allez voir les flics et qu’ils vous disent, voilà, cette personne là est morte avec des coups de crosse, vous vous dîtes purée, ce que j’ai entendu c’était des coups de crosse..."
Pour l’homme âgé de 15 au moment des faits, "quand vous avez connu la douleur, c’est quelque chose qu’on n’oublie pas". Malgré le traumatisme, Sammy, Bertille et son beau-père vivent encore dans la même maison. La mère de famille est consciente qu’elle a échappé au pire. "On s’est dit : ’pourquoi nous sommes encore en vie ?’ On était persuadé qu’on était mort parce qu’il avait tiré", raconte Bertille Moutoussamy.
Pour cette famille qui tente de se reconstruire jour après jour, impossible de ne pas imaginer ce qu’il se serait passé si l’arme de Germain Nabénéza avait été chargée.