Un homme et une femme mis en examen pour empoisonnemet avec préméditation et écroués hier. Le couple est accusé d’avoir planifié et déguisé la mort d’Éric Samy entrepreneur sainte-marien uni à la quinquagénaire inculpée. Le mobile : l’héritage du chef d’entreprise.
L’information avait été révélée dans l’édition du Jir du 31 juillet. Les proches d’Éric Samy sont inconsolables depuis qu’ils ont appris la nouvelle. Le père de famille, décédé le 20 novembre 2013 à la Grande Montée, n’est pas mort de cause naturelle, comme la médecine légale l’avait déterminé. Il a été empoisonné.
Les principaux suspects, Marlène Oulédi, 58 ans et François Chari, 60 ans. La femme n’est autre que l’ex-épouse de la victime, et l’homme son ancien amant, présenté comme un "sorcier malgache".
Placés en garde à vue chez les gendarmes de la section de recherches pendant deux jours, l’ancien couple est suspecté d’avoir orchestré la mort du quinquagénaire.
L’affaire a pris un tout autre tournant en février dernier. Un coup de fil anonyme est reçu par l’une des filles du défunt. L’appel l’informe que son père n’est pas mort d’un malaise - comme Marlène Oulédi l’avait évoqué le soir du décès - et accuse la compagne. Avec sa soeur aînée, la fille du chef d’entreprise porte plainte. Une enquête préliminaire est lancée. Une information judiciaire pour meurtre est ouverte. Tout s’accélère.
Le piège finit par se refermer sur l’ex-compagne. Selon le Jir, le corps a été exhumé le 17 juin dernier. Les analyses toxicologiques sont sans appel : la victime a été empoisonnée. Une substance létale qu’elle aurait pu ingérer dans une boisson. Des "indices graves et concordants", a indiqué la justice.
L’ex-amant, le corbeau
Leur déférément hier a été marqué par des rebondissements. François Chari est le premier à être entendu. Lors de son audition, il avoue avoir fourni à Marlène Oulédi le poison. Il confie par ailleurs qu’elle n’en était pas à sa première tentative. Qu’elle en voulait également aux filles de la victime. Le retraité, père de six enfants, lâche enfin être à l’origine de l’appel mettant en cause la quinquagénaire.
Marlène Oulédi est également entendue. Les deux suspects ont livré des versions contradictoires. Après plusieurs heures entre le juge d’instruction et le juge des libertés et de la détention, les deux complices présumés sont mis en examen pour empoisonnement et complicité d’empoisonnement. La préméditation a été retenue pour les chefs d’inculpation. Une information judiciaire tournée vers la thèse de l’assassinat a été ouverte. Le couple a été écroué.
L’argent comme mobile
Avant le décès de son mari, Marlène Oulédi avait réussi à faire modifier le testament du père de famille. En cas de décès, elle obtenait 50% de l’héritage de l’entrepreneur sainte-marien. La seconde moitié revenait à ses deux filles. Cette révélation place l’argent comme mobile principal.
Chez la famille du défunt, la tristesse est aujourd’hui mêlée à la colère. Ils n’ont jamais vraiment approuvé cette union, ni fait confiance à l’épouse de leur proche. Éric Samy n’était pas heureux selon eux et projetait de la quitter. Avec ces arrestations qui rapprochent un peu plus la famille Samy de la vérité, un nouveau deuil s’installe.