Troisième activation du dispositif post-attaque de requin après les morsures subies par un surfeur mardi au spot de Saint-Leu. Le dispositif est actuellement suspendu en raison des mauvaises conditions météo. Au-delà de l’opération de pêche aux squales, le dispositif a surtout un rôle préventif.
Attaque mortelle de requin le 15 juillet 2013, Sarah Roperth, 15 ans, est happée par un requin en baie de Saint-Paul. Dans le cadre du plan renforcé contre le risque requin, mis en place par la préfecture, un dispositif inédit est déployé.
Des bateaux sont mobilisés, sous l’égide du Comité régional des pêches, pour retrouver le squale responsable de l’attaque. Même scénario le 26 octobre de la même année, suite à l’attaque qui a coûté une jambe à Tanguy, bodysurfeur.
Le dispositif, prévu pour une durée de 72 heures, a été activé mardi 22 juillet, quelques heures après l’attaque dont a été victime Vincent Rintz, surfeur de 51 ans. L’homme, professeur de mathématiques, a été mordu au mollet et au poignet sur le spot de Saint-Leu. Il parvient à éloigner le squale et à regagner le rivage. Hospitalisé au CHGM, le quinquagénaire doit sortir de l’hôpital d’ici aujourd’hui ou demain.
Pas une chasse aux requins gratuite
Les opérations sont menées par le Comité régional des pêches. Deux bateaux professionnels sont déployés en mer. Les équipes se relayent par tranche de 12 heures de pêche. Si dans les esprits, le dispositif post-attaque vise à retrouver le requin responsable de l’attaque, Ludovic Courtois insiste sur le fait que l’opération n’est pas une expédition punitive à l’encontre des squales.
Le secrétaire général du comité des pêches dresse les deux objectifs de ce dispositif. "Il s’agit d’une action de pêche pour avoir une présence dans la zone de l’attaque et éviter une sédentarisation des requins". Autrement dit, les bateaux occupent la colonne d’eau dans une optique de dissuasion.
Si l’attaque survenue à Saint-Leu n’a pas eu des fins tragiques, le second objectif du dispositif est d’atténuer la souffrance et les inquiétudes des familles et de manière générale, de la population, en effectuant une action directe sur le lieu de l’attaque.
Le dispositif provisoirement interrompu
Le dispositif post-attaque se s’évalue pas en termes d’efficacité, souligne Ludovic Courtois. Lors du premier déploiement en juillet 2013, 3 requins avaient été pêchés. Le dispositif n’avait en revanche pas permis de prélever des spécimens en octobre de la même année. Les pêcheurs professionnels n’ont pas encore eu de touche à l’heure actuelle mais la capture de squales n’est pas impérative.
Mercredi, les conditions météo en mer se sont fortement dégradées. Les instances compétentes ont décidé de suspendre le dispositif et doivent réévaluer la situation dans la matinée ce jeudi. Selon le secrétaire général du comité régional des pêches, ce contre-temps ne met pas en péril la réussite de l’opération. "Lors de la première post-attaque, les captures avaient eu lieu le dernier jour", relativise-t-il.
Le vent a fait son entrée et la houle a gonflé hier. Pour éviter le suraccident, le relais de bateau a été reporté. Un seul navire sur les deux prévus est sorti hier après-midi. Avec les mauvaises conditions météorologiques, les eaux devraient devenir plus sales et plus troubles. Des conditions qui pourraient être plus propices à la présence de requins dans la zone.