Le boa constrictor retrouvé chez un exploitant agricole mardi relance le débat sur ces serpents, iguanes et araignées qui sont devenus de nouveaux animaux de compagnie. Depuis le début de l’année, dix NAC ont été récupérés dans la nature par les pompiers. En moyenne, ils tombent sur des serpents une fois par trimestre.
Goliath est à présent entre de bonnes mains. Le boa constrictor retrouvé dans un hangar à foin sur une exploitation agricole de l’Etang-Salé, mardi 15 juillet, est en lieu sûr à la clinique vétérinaire de La Possession. L’établissement est d’ailleurs à l’origine du nom donné au reptile.
Le serpent, qui pèse environ 6 kilos pour près de 2 mètres de long et plus de 10 centimètres de diamètre, a été examiné par le vétérinaire. Le reptile capturé à l’Etang-Salé a d’abord été confondu avec un python. Il s’agit, après analyses, d’un boa constrictor. Les deux espèces se ressemblent fortement. Différence, le boa ne possède pas de fossettes thermosensibles au niveau du museau, contrairement au python royal.
Le propriétaire impossible à identifier
L’imposant reptile est en bonne santé. L’examen a également révélé l’absence de puce sur l’animal. Une déception pour les autorités. Le dispositif étant l’un des seuls moyens pour retrouver le propriétaire du reptile. "La seule façon d’identifier le propriétaire, c’est qu’il se fasse connaître, indique le Dr Guillaume Eyquem-Bottard, s’il ne se fait pas connaître, on garde le serpent en quarantaine et on va chercher quelqu’un qui a le certificat de capacité d’élevage des serpents".
Le reptile sera placé sous la responsabilité de cette personne pendant un an et un jour avant qu’elle n’en devienne l’éventuel propriétaire. Autrement dit, l’objectif pour la clinique est de trouver un terrariophile avisé et responsable.
Cette clinique vétérinaire de La Possession est spécialisée dans l’accueil des NAC (Nouveaux animaux de compagnie) récupérés par les sapeurs-pompiers. En moyenne, les vétérinaires voient arriver un serpent une fois tous les trois mois. Les pompiers ont recensé une vingtaine de nouveaux animaux de compagnie récupérés l’an dernier.
De plus en plus de NAC dans la nature
Sur le premier trimestre 2014, déjà 10 animaux de ce type ont été retrouvés abandonnés ou égarés. "Soit par insouciance ou bien négligence", déplore le Sergent Jimmy Cournima. Le chef d’unité de l’équipe cynotechnique de La Réunion rappelle le soin et la rigueur avec lesquels ces animaux doivent être élevés.
Le propriétaire du serpent n’a toujours pas été identifié. Les autorités attendent qu’il se manifeste. Aucune procédure judiciaire n’est pour le moment lancée. Si pour "divagation d’animaux dangereux", il risque une amende de quelques dizaines d’euros, les abandons d’animaux sont, eux, passibles de 30 000 euros d’amende et jusqu’à 2 ans d’emprisonnement.