En soutien au magistrat Hakim Karki, mis en examen pour viol lundi et remis en liberté hier soir après avoir été incarcéré à Domenjod, une motion a été déposée par plusieurs juges mahorais. Ils appellent au respect de la présomption d’innocence et demandent à ce que le parquet de Saint-Denis soit déssaisi de l’enquête.
Le juge Hakim Karki retrouve la liberté, mais sous conditions. Le magistrat inculpé pour viol lundi avait été mis derrière les barreaux à Domenjod. Hakim Karki, qui avait fait appel de son placement en détention, a été remis en liberté hier soir.
Le juge Karki a été placé sous contrôle judiciaire et a été assigné à résidence. Il a également interdiction de quitter La Réunion. L’instruction se poursuit. Le dossier va être transféré à la cour de Cassation de Paris.
Les investigations continuent. Quatre enquêteurs réunionnais sont notamment attendus à Mayotte dans les prochains jours. Dans l’île aux Parfums, les magistrats soutiennent leur confrère.
Plusieurs juges ont déposé une motion. "Nous les Avocats soussignés, inscrits au Barreau de Mayotte, rappelant que notre profession a pour vocation la protection effective des droits de la défense et de la présomption d’innocence qui irriguent la procédure pénale", indiquent-ils dans le document.
Selon les magistrats mahorais signataires, la présomption d’innocence n’a pas été respectée dans cette affaire. Ils s’appuient notamment sur le placement en détention provisoire de Hakim Karki, "contre l’avis des trois juges d’instruction saisis".
Ils dénoncent également des "atteintes graves aux droits de la défense perpétrées au cours de cette procédure". La hierachie du juge et le parquet de Saint-Denis sont pointées du doigt à travers des "tentatives répétées de retirer au mis en cause (ndlr le juge Hakim Karki) les dossiers d’instruction qui lui étaient confiés et ainsi l’écarter de Mayotte".
Les signataires réclament que l’instruction soit retirée à la juridiction dionysienne.