L’Autorité de la concurrence épingle une nouvelle fois SFR. L’opérateur a été sanctionné par une amende de 46 millions d’euros pour un "abus de position dominante" pratiqué par sa filiale à la Réunion, SRR.
L’Autorité de la concurrence sanctionne SFR et sa filiale réunionnaise SRR à hauteur de près de 46 millions d’euros. La haute instance épingle une nouvelle fois l’opérateur pour tarifs abusifs.
Elle accuse la filiale réunionnaise d’avoir mis en place et maintenu (plus de 12 ans à La Réunion et plus de 3 ans à Mayotte) un écart de prix abusifs, entre les appels passés vers d’autres clients du réseau de SRR et ceux, tarifés plus chers, émis vers les réseaux de ses concurrents.
Le dossier avait été porté par Orange et Outremer Télécom, qui reprochaient à SRR d’abuser de sa position dominante à la Réunion et à Mayotte. SRR avait été sanctionnée une première fois en 2012, à hauteur de 2 millions d’euros, pour ne pas avoir entièrement respecté une décision imposée en 2009. L’opérateur au carré rouge avait été sommé de mettre fin aux différences de tarifs excessives.
"SRR facturait de 3 à 24 centimes d’euro plus cher pour ses clients réunionnais les appels passés vers les autres réseaux, et jusqu’à 26 centimes d’euro plus cher pour ses clients à Mayotte. Ces différences de prix concernaient aussi les envois de SMS, qui étaient de 3 à 10 centimes d’euro plus cher si le correspondant contacté était chez un concurrent", dénonce l’Autorité de la concurrence.
Elle ajoute : "Cette différenciation tarifaire n’était pas justifiée par les coûts supportés par SRR pour l’acheminement de ces appels. Les écarts de prix ont été plus de 3 fois supérieurs aux écarts de coûts supportés par SRR à La Réunion. À Mayotte, les écarts de prix ont été parfois supérieurs de plus de 50 % aux écarts de coûts".