Les jeunes hommes réunionnais demeurent plus longtemps que les femmes chez leurs parents. Les jeunes femmes partent en moyenne plus tôt, souvent quand elles deviennent mères, qu’elles soient ou non en couple, indique une étude de l’INSEE.
En 2018, à La Réunion, 61 % des jeunes de 16 à 29 ans vivent chez leurs parents. Cette part est nettement plus élevée qu’en métropole (47 %), en raison notamment de la difficulté des jeunes de l’île à trouver un emploi durable leur permettant d’accéder à un logement indépendant. Lorsqu’ils quittent le foyer familial, ils vivent rarement seuls, la mise en couple ou/et la présence d’enfants étant souvent déterminantes dans le fait de quitter le foyer parental.
Les jeunes hommes réunionnais demeurent plus longtemps que les femmes chez leurs parents. Les jeunes femmes partent en moyenne plus tôt, souvent quand elles deviennent mères, qu’elles soient ou non en couple.
En 2018, 154 000 jeunes de 16 à 29 ans vivent à La Réunion. Leur nombre augmente depuis le milieu des années 2000 après avoir baissé dans les années 1990. Ils forment 18 % de la population de l’île, soit davantage qu’en France métropolitaine (16 %) et qu’aux Antilles (15 %), où le vieillissement de la population a commencé plus tôt.
À La Réunion, en 2018, 95 000 jeunes de 16 à 29 ans vivent chez leurs parents, soit 61 % d’entre eux figure 1. Cette part est bien plus élevée que pour les jeunes résidant dans l’Hexagone (47 %). Les jeunes Réunionnais sont même un peu plus nombreux que dix ans auparavant à vivre chez leurs parents (58 % en 2008). Les jeunes qui poursuivent leurs études à La Réunion vivent plus fréquemment chez leurs parents qu’en métropole (84 % contre 72 %), en lien avec la proximité entre le lieu d’étude et le domicile.
Quant aux jeunes Réunionnais qui ont un emploi, ils vivent moins souvent que les autres au domicile de leurs parents, mais bien plus souvent que les jeunes de l’Hexagone disposant d’un emploi (44 % contre 31 %). En effet, vivre dans un logement indépendant nécessite le plus souvent de disposer d’un emploi, si possible durable. Or, à La Réunion en 2020, seuls 25 % des 15-29 ans ont un emploi, contre 44 % dans l’Hexagone.
De surcroît, les jeunes Réunionnais qui travaillent occupent plus souvent que leurs aînés ou que les jeunes vivant en métropole des emplois peu qualifiés et précaires, insuffisants pour leur garantir une autonomie financière. En outre, même lorsque la situation financière ne constitue pas un frein, la proximité, tant géographique qu’affective, de la famille pour les jeunes Réunionnais pourrait constituer un frein pour quitter le foyer parental.
Par ailleurs, du fait de leurs faibles revenus, de nombreuses familles réunionnaises ne peuvent venir en aide financièrement à leurs enfants pour qu’ils accèdent à un logement autonome. En outre, la rareté du foncier et son coût de plus en plus élevé, le prix des loyers et la pénurie de logements sociaux peuvent expliquer la difficulté à accéder à un logement sur l’île [Letailleur, 2021].
À La Réunion, 30 % des jeunes vivent au sein d’une famille monoparentale, soit deux fois plus souvent que dans l’Hexagone. Il s’agit soit de jeunes vivant chez un seul de leurs parents (24 % des jeunes contre 14 % dans l’Hexagone) ou alors de jeunes vivant seuls, sans conjoint, avec au moins un enfant (6 % contre 2 %).