L’INSEE a diffusé lundi les données sur le niveau de vie à La Réunion. Plus de la moitié de la population de Salazie vit sous le seuil de pauvreté.
L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a publié lundi les chiffres de la pauvreté à La Réunion en 2016. Salazie est la commune la plus touchée.
Le taux de pauvreté s’établit à 39% à La Réunion. C’est environ 300 000 personnes qui vivent avec moins de 1026 par mois (par unité de consommation).
Les communes rurales restent les plus exposées à la pauvreté, le taux est le plus fort à Salazie (58%), Sainte-Rose (56%), Cilaos (53%) et Saint-Philippe (50%).
Stéphane Fouassin est le maire de Salazie. Il s’exprime au micro d’Antenne Réunion suite à la publication de l’INSEE.
"Bien souvent, nous ne sommes pas biens entendus par les différents services de l’Etat. Les plans de prévention des risques freinent les investissements sur la commune", déplore l’édile.
Il liste les raisons selon lui de ce taux de pauvreté : "C’est aussi le départ du RSMA avec des fonds européens faits pour l’installer à Hellbourg et les mêmes fonds ont été utilisés pour le déplacer à Saint-Pierre. C’est la même chose pour l’abattoir à Grand-Île qui a été déplacé sur l’Etang-Salé. Des fonds européens pour restructurer les bourgs, mais d’autres fonds pour les déplacer dans d’autres villes. Ce sont des inepties qui font qu’aujourd’hui les petites communes sont plus pauvres que les autres."
Le maire de Salazie pointe du doigt une autre problématique : "C’est aussi le transfert de compétences économiques aux intercommunalités, nous ne l’avons plus pour développer l’économie sur notre territoire. C’est un grand manque à gagner. Les grosses agglomérations délaissent les petites villes."
Stéphane Fouassin évoque la situation dans sa commune et propose des solutions : "J’ai prévenu l’Etat, les autorités, que nous avons de plus en plus de personnes qui viennent au CCAS parce qu’ils n’en peuvent plus, ils ne peuvent pas boucler les fins de mois. Les Hauts doivent être traités différemment des bas pour ce qui est de l’emploi. Il faut que les contrats aidés soient plus financés dans les Hauts. Il faut aussi des zones franches pures et dures sur les Hauts."
Salazie : 58%
Sainte-Rose : 55%
Cilaos : 53%
Saint-Philippe : 50%
Saint-Louis : 48%
Saint-Joseph : 47%
Saint-Benoît : 47%
Le Port : 47%
Saint-André : 46%
Trois-Bassins : 42%
Le Tampon : 41%
La Plaine-des-Palmistes : 40%
Petite-Île : 40%
Saint-Pierre : 39%
Saint-Leu : 39%
Sainte-Suzanne : 38%
Bras-Panon : 37%
Entre-Deux : 36%
Saint-Denis : 34%
Saint-Paul : 33%
Sainte-Marie : 31%
Etang-Salé : 31%
Les Avirons : 30%
La Possession : 26%