Pour faire le point sur le moral des entreprises face à la crise liée au Covid, Rémy Amato, président du Conseil de l’Ordre des experts-comptables était l’invité du 12h30 d’Antenne Réunion.
Selon un sondage Ifop, 74 % des entreprises sur l’échelle nationale sont optimistes quand à leur situation, 26 % pessimistes. Qu’en est-il à La Réunion ?
"C’est très particulier car nous sommes dans une période de crise avec une visibilité courte mais les entreprises ont de la trésorerie grâce au PGE, c’est une situation complètement inédite. D’habitude en période de crise on n’a pas de trésorerie, là globalement la trésorerie est là."
Autre donnée de ce sondage, 79 % des entreprises ont confiance en l’aide du gouvernement.
"On parle de centaine de milliards d’euros, même si le président a dit qu’il n’y avait pas d’argent magique. Il est difficile de dire que ça n’existe pas et qu’il n’y aura rien. C’est quelque chose de plutôt positif pour les dirigeants. Reste à savoir comment ça va se transformer et comment les chefs d’entreprise pourront avoir accès à ces milliards tant annoncés", explique Rémy Amato.
Les entreprises face à la crise : 3 patrons témoignent
"Sur le plan de relance, il nous est annoncé que l’objectif est de revenir sur une activité d’avant 2022. En même temps il va y avoir 700 000 pertes d’emplois en 2020 a minima. Le gouvernement parle de 160 000 emplois supplémentaires en 2021, il y a un problème de cohérence", met en exergue le président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables (Croec).
"C’est la première fois que l’on a un plan de relance qui parle d’écologie, c’est intéressant. Le Premier ministre a beaucoup parlé de TPE, dans les éléments que l’on a, je ne vois pas trop pour le moment comment elles vont s’en sortir."
"Des impôts vont disparaître : CFE, CVAE, pour les Outre-mer il y aura un impact limité car nous avons des avantages fiscaux qui les diminuent. Sur l’emploi des jeunes on va relancer tout ce qui concerne l’apprentissage avec des aides inconnues jusqu’à présent. C’est un inventaire à la Prévert. Sur le site du gouvernement, il y a 300 pages qui expliquent toutes ces mesures", poursuit Rémy Amato.
"Qui va payer est la question du moment. On nous dit que 40 % va venir de l’Europe. Donc il y aurait 60 milliards d’euros qui seraient payés par l’État français. Nos générations ou les générations à venir qui paieront, c’est la question à 100 balles."