L’assemblée plénière du conseil régional est prévue ce jeudi 4 novembre. Voici les grandes orientations budgétaires pour l’exercice 2011. A la tête de la pyramide inversée depuis le mois de mars dernier, Didier Robert tient à souligner qu’un nouvel élan a été initié en mai 2010 à travers le Plan régional de relance économique. Pour 2011, trois axes principaux feront l’objet de toutes les attentions : les grands chantiers, la politique économique tournée vers le tourisme et le renforcement de l’égalité des chances sur le département.
"Face à l’urgence et devant la criante nécessité de remettre à niveau les infrastructures et les équipements régionaux délaissés, un effort exceptionnel de rattrapage a été entrepris pour notamment, gommer les retards accumulés" explique le président de la Région. Avant de détailler : "depuis le mois de mars 2010, ce ne sont pas moins de 320 millions d’euros qui ont été engagés en faveur des routes - 127 millions d’euros -, des bâtiments et des structures muséales - 88 millions d’euros -, des lycées et des centres de formation, 63 millions d’euros".
Parallèlement, la Région s’est engagée auprès des communes via "la réalisation et la modernisation des écoles du premier degré et des équipements culturels et sportifs". En ce qui concerne le budget affilié à ce plan d’action avec les communes : sur les 300 millions consacrés, une première enveloppe de 31 millions d’euros a été engagée. Dans les mêmes optiques, "un accompagnement sur l’ensemble de la mandature est prévu à hauteur de 3 milliards d’euros en investissements". Pour plus de précision : la moyenne annuelle d’investissement de la Région doit atteindre 351,2 millions d’euros sur 2010-2014, sans compter le budget de la Route du Littoral.
Dans le cadre de la nouvelle dynamique économique souhaitée par la Région, Didier Robert rappelle le montant des investissements retenus dans le cadre du nouveau protocole des Accords de Matignon, à savoir 2,2 milliards d’euros. La signature de ce nouveau contrat de partenariat entre la Région et l’Etat signifie clairement que l’Etat intervient à hauteur de 869 millions d’euros, l’Europe à hauteur de 331 millions d’euros et la Région Réunion s’est engagée pour un budget évalué à 780 millions d’euros.
Pour rappel, trois grands chantiers doivent être concrétisés à travers les nouveaux Accords de Matignon, ce qui représente selon Didier Robert : "dix années de travaux pour les acteurs du BTP à la Réunion". La nouvelle route du Littoral, la réalisation d’un réseau de transport en site propre - le Trans Eco Express - et la modernisation des aéroports Roland Garros et Pierrefonds sont les trois grands chantiers qui doivent façonner l’avenir du département.
"Bien qu’essentielle, cette politique des grands chantiers régionaux ne doit pas être considérée comme suffisante pour assurer une croissance stable et pérenne au service d’une vraie cohésion sociale. L’objectif de réussir la Réunion du changement, celle de demain, de l’excellence, ne se concrétisera que si , en amont et maintenant, sont définies les priorités économique, orientations pluriannuelles majeures qui seront les gages du succès" souligne le président de la Région dans le cadre de la présentation générale des orientations budgétaires pour l’exercice 2011.
En tant que Région Ulltra périphérique (RUP) de l’Union Européenne, "la Réunion doit valoriser les atouts et les outils dont elle dispose" insiste Didier Robert en précisant que "les programmations communautaires mettront l’accent sur les filières stratégiques identifiées comme les TIC, les énergies nouvelles, le tourisme et l’agroalimentaire".
2010 : année régionale du Tourisme
La Région rappelle les objectifs visés en ce qui concerne le secteur touristique, soit 600 000 touristes par an à l’horizon 2020. "Notre île, cette terre de l’outre-mer français "pitons, cirques et remparts" inscrits sur la prestigieuse liste du patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco mérite la définition et la mise en oeuvre d’une stratégie touristique" insiste le président de la Région. Pour ce faire, le cadre d’intervention du dispositif Emplois Verts a été amplifié : "sur 4 ans, 10 000 emplois verts seront mobilisés à l’émergence d’une nouvelle éducation à l’environnement et à l’économie du développement durable, pourvoyeur de métiers et de vocations".
L’ambition affichée par la Région est de rendre la Réunion " attractive et de restaurer durablement son image sur les marchés internationaux". Dans un premier temps, "une promotion directe et de proximité sera privilégiée par l’organisation de rencontres et des séjours sur notre île des Tours opérateurs". Parallèlement, une tournée promotionnelle des 22 régions métropolitaines est prévue sur les 3 prochaines années. "Ces opérations de lobbying bénéficieront de 600 000 par an".
Deuxième point : la Région souhaite mettre en place "un dispositif de soutien financier aux professionnels du tourisme". En ce sens, une réforme de fond des aides touristiques devrait participer à la consolidation du financement de l’industrie du tourisme à la Réunion.Enfin,"la coopération régionale sera au coeur de la nouvelle stratégie".afin que l’île bénéficie pleinement des retombées positives affiliées à sa situation géographique.
"Pour une vraie égalité des chances"
Premier point souligné par Didier Robert : le plan POP mis en place comme prévu à la rentrée ou plus précisément, au mois d’octobre. "18 000 lycéens de second ont reçu un bon de 500 euros à faire valoir pour l’achat d’un ordinateur portable performant".
Autre traduction des actions mises en place pour l’égalité des chances : la mise en oevre de la continuité territoriale jugée par Didier Robert comme étant "une mesure citoyenne et nécessaire".Une enveloppe de 8 millions d’euros a été votée lors de la séance plénière du 21 avril dernier pour mener à bien ce dispositif en 2010.
En ce qui concerne la bourse de la réussite, la Région a décidé de renforcer l’existant avec "l’intégration de six dispositifs, de l’allocation de Première installation à la bourse doctorale".
Dès la rentrée universitaire 2011, la Région souhaite mettre en place "un Prêt à Tuax Zéro (PTZ) accessible aux étudiants", sous certaines conditions.
Autre chantier élaboré pour l’égalité des chances : celui de l’école de la deuxième chance (E2C) pour redonner aux jeunes en échec scolaire des perspectives d’avenir.
La réussite et l’insertion des étudiants, tout comme la culture et le développement des filières pour les métiers de la croissance verte sont au coeur des projets établis pour l’exercice 2011. La carte des formation devrait également "connaître une évolution inédite " selon Didier Robert.