Président de Bolonyocté Consulting, Christophe Girardier a dévoilé les préconisations de son rapport sur le rachat de Vindémia par le groupe Bernard Hayot.
Après plusieurs mois de recherches et d’analyses, le cabinet Bolonyocté Consulting dévoile ce vendredi 6 mars son rapport dans lequel sont répertoriées plusieurs préconisations concernant le rachat de Vindémia par le groupe Bernard Hayot (GBH).
Christophe Girardier était chargé par l’Observatoire des prix des marges et des revenus (OPMR) d’analyser l’impact de ce rachat. Il indique que ce rachat ne sera pas bénéfique pour les consommateurs réunionnais.
"Les derniers chiffres que je donne sont alarmants. Cette opération va se solder par un marché très concentré. Le groupe Hayot a aujourd’hui 17 % de parts de marché. Au terme de cette opération elle atteindra entre 36 et 37 %, là où le numéro 2 E.Leclerc aura 26-27 %. Les deux premiers acteurs pèseront les 2/3 du marché, qui est très concentré."
Concernant l’annonce du groupe GBH qui s’est engagé à baisser les prix des produits de 4 %, le président de l’OPMR est moins convaincu : "Ce n’est pas vraiment une baisse des prix. Tous les Réunionnais savent que les prix chez Carrefour sont moins chers que chez Jumbo Score, et E.Leclerc est encore moins cher. Le groupe GBH va aligner son offre de produits dans les magasins qu’il va reprendre qui vont devenir des Carrefour. Là il y aura véritablement une baisse de prix, mais il n’y aura pas de baisse des prix globale."
"Il y a à peu près la même situation en Martinique et en Guadeloupe (…). Les situations duopolistiques ne sont jamais favorables aux consommateurs."
Les syndicats se sont en tout cas prononcés en faveur du rachat, GBH garantissant de sauver plus de 2 100 emplois.
"Je comprends les syndicats mais cette opération est loin d’être une garantie pour le maintien de l’emploi. Make Distribution pourrait être à mon sens la première victime de la guerre que vont se livrer les deux premiers, ce qui devrait se traduire par une perte chez Make Distribution comprise entre 200 et 500 emplois."
"Où l’Autorité de la Concurrence qui est souveraine ou le Gouvernement. Je propose dans mon rapport au gouvernement d’exercer son droit d’invocation de l’affaire qui permet de statuer en lieu et place de l’Autorité de la concurrence."
Dès l’annonce du projet de rachat de Vindémia par le groupe Bernard Hayot, de nombreuses voix se sont élevées, dénonçant notamment un risque de monopole.
Si un consortium composé de trois enseignes installées localement avait annoncé la volonté de proposer une offre concurrente, les représentants avaient expliqué être dans l’impossibilité juridique de déposer une offre et se défendent d’avoir abandonné le dossier. Un projet de rachat qui a obtenu l’aval d’un syndicat.
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