Les acteurs du dossier du rachat de Vindémia par GBH ont jusqu’à ce mercredi pour faire connaître leur avis. Syndicats et concurrents notamment se sont exprimés.
Des enquêteurs de l’Autorité de la Concurrence étudient le rachat du groupe Vindémia par le Groupe Bernard Hayot (GBH). Une consultation des acteurs économiques s’est achevée ce mercredi.
Un consortium composé de trois enseignes installées localement avait annoncé la volonté de proposer une offre concurrente. Mais les représentants expliquent être dans l’impossibilité juridique de déposer une offre et se défend d’abandonner le dossier.
Le consortium assure que si l’Autorité de la Concurrence refuse l’offre de GBH, il pourra proposer une alternative avec un dossier maintenant complet.
Les syndicats de salariés des enseignes Jumbo et Score expriment leur colère. Ils sont déçus de ne pas voir arriver l’offre de rachat promise par trois entrepreneurs réunionnais. Il ne reste pour eux qu’une seule garantie pour sauvegarder l’emploi.
"C’est pas sérieux pour les salariés et c’est pas sérieux non plus pour les acteurs économiques de La Réunion. Ils se font passer pour qui ? Ils prétendent avoir les capacités et les reins solides pour racheter le groupe Vindémia : Mais où sont-ils aujourd’hui ?" s’interroge Joël Dalleau, délégué syndical CFDT du groupe Vindémia.
La position du syndicat s’explique par la garantie fournie par le racheteur : les 2150 salariés devraient garder leur poste en si GBH reprend Vindémia.
"On a quelque chose d’écrit de la part de monsieur Hayot qu’il n’y aura aucun plan de licenciement des employés de Vindémia. En tant que syndicaliste, c’est ce qui m’intéresse", explique Mario Corbeau, délégué syndical CFDT du groupe Vindémia.
Le Groupe Bernard Hayot est dans une position favorable, maintenant qu’il n’y a aucun concurrent face à lui.
La Confédération des petites et moyennes entreprises reste prudente. L’arrivée du groupe fort de 11 000 collaborateurs pourrait déséquilibrer le marché de la distribution.
"Nous pensons qu’il serait utile et judicieux pour notre territoire que ce rachat puisse se faire auprès d’entreprises locales pour qu’il y ait une meilleure concurrence locale auprès de notre tissu", déplore Erick Leung, président de la CPME Réunion.
Le représentant du groupe Carrefour à La Réunion assure que le consortium n’a jamais eu l’intention de déposer une offre et sa réussite serait dangereuse pour les salariés.
"C’est un écran de fumée ! Ils ne veulent pas que l’opération se fasse. Nous sommes la seule offre qui garantisse le maintien de l’emploi. Toute autre opération se fera sur le partage des magasins, donc avec une casse sociale énorme", assure Amaury De Lavigne, directeur de Carrefour de La Réunion.