Y.Costes vice-présidente de la Région, déléguée à la continuité territoriale, à la mobilité et aux TAAF, pointe du doigt la politique communautaire de l’Europe en matière de pêche dans la zone océan Indien.
Yolaine Costes, vice-présidente de la Région, chargée de la continuité territoriale, de la mobilité et des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) dénonce une "politique de deux poids deux mesures" de la part de l’Europe quant à la stratégie communautaire de pêche dans la zone océan Indien.
Le Parlement européen s’apprête à voter mercredi 16 avril, l’allongement de 3 nouveaux accords de pêche impliquant l’Union européenne et les Seychelles, mais aussi Madagascar et les Comores. Des accords qui offriront de nouvelles possibilités de pêche à 124 thoniers senneurs et 46 palangriers européens dans la zone Sud-Ouest de l’océan Indien. Avec les accords de partenariat passés avec le Mozambique (2012) et Maurice (2013), 5 accords de partenariats accordent des possibilités de pêche à plus de 300 thoniers senneurs et palangriers européens dans la zone.
Yolaine Costes souligne d’abord l’"ironie" accompagnant la signature de ces accords. Ils coïncident avec l’adoption, le même jour, du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) pour La Réunion et Mayotte sur la période 2014-2020.
Selon la vice-présidente de la Région Réunion, le FEAMP "reste globalement opposé au développement de la flotte de pêche dans toute l’Europe et donc, à La Réunion et à Mayotte", au motif de surpêche.
"Accord de partenariat et achats de licences d’une part, contraintes réglementaires et restrictions environnementales d’autre part, l’Union européenne donne incontestablement l’impression de pratiquer en matière de pêche une politique de deux poids deux mesures", déplore Yolaine Costes.
Une "véritable politique de la pêche" à l’échelle de la zone
La déléguée aux TAAF souligne cependant qu’il "n’est pas question de remettre en cause le principe de ces accords de pêche qui bénéficient aux pays de la zone et qui constituent pour eux des sources de revenus importantes".
Elle réclame une "véritable politique de la pêche à l’échelle de notre bassin maritime". Pour la vice-présidente de la Région, les accords de pêche doivent évoluer.
Dans cette optique d’évolution, Yolaine Costes souligne l’importance de la fédération des organisations professionnelles de pêcheurs de la Commission de l’océan Indien, créée récemment, et le futur lancement du Conseil Consultatif Régional à l’échelle du bassin maritime.
"Ces structures propices au dialogue devront faire valoir les intérêts de nos îles, en imposant dans chaque accord conclu entre l’Union européenne et les pays de la zone, un chapitre dédié aux RUP et au développement local de leurs filières "pêche"", commente Yolaine Costes.
Pour la chargée des TAAF, la mission de ces instances sera de "convaincre la France et l’Union européenne de ne plus tenir La Réunion et Mayotte à l’écart des retombées économiques dont bénéficient aujourd’hui essentiellement les flottilles continentales", avec l’aide des pouvoirs publics.