Les professionnels du BTP accusent le coup en ce moment, période électorale oblige. Carnets de commande en baisse, ralentissement de leur activité… A la Réunion, les élections municipales donnent des sueurs froides aux entrepreneurs du secteur, comme sur un chantier de La Saline.
Derrière les grilles d’un chantier à la Saline, les élections ne semblent pas l’impacter. Le gros oeuvre étant déjà en place, les ouvriers procèdent aux finitions.
Pour Anthony Lebon, président de la Fédération réunionnaise du bâtiment et des travaux publics (FRBTP), il s’agit d’une période délicate. "Le cas le plus défavorable pour nous serait un changement complet de majorité. Actuellement sur le territoire, il y a 243 millions d’euros de budget qui sont bloqués. Cela concerne certaines mairies, donc on invite les candidats et futurs élus à regarder s’il y a des travaux bloqués alors qu’il y a les subventions, essayer d’analyser les freins et pouvoir les remettre en chantier rapidement."
Sur les cinq derniers mois, les maires ont lancé une quarantaine d’appel d’offres. C’est 20 % de moins par rapport à la même période l’an passé. Un coup dur pour les professionnels qui dépendent des marchés publics. C’est le cas de Jimmy Amedee, directeur de la société spécialisée dans les constructions métalliques.
"Six mois avant, on essaye d’anticiper cette période électorale. C’est une période que nous n’aimons pas particulièrement en tant que professionnel. On prend nos précautions au niveau de la trésorerie, en faisant passer d’autres opérations en priorité."
Si les chantiers en cours ne s’arrêtent pas lors des élections, les mairies semblent plus réticentes à s’engager sur de nouveaux projets. Pour rappel, à La Réunion, le BTP représente 18 000 emplois, qui dépendent en partie de ces commandes publiques.