Les représentants du monde agricole saluent la mobilisation des Gilets Jaunes mais appellent à pouvoir reprendre l’activité pour limiter les pertes économiques et préparer les récoltes de l’année prochaine.
Eric Hoarau est planteur de cannes depuis plus de 20 ans. Il déplore des pertes suite aux barrages dressés ces dernières semaines.
Il explique la situation liée aux manifestations : "Nout’ cannes lé par terre, i sort pas. Nous attend’ la situation. I faut nou voi comment l’Etat i indemnise à nou pou le temps que la reste par terre. Nou perd en emploi, en richesse, tout !"
L’agriculteur ajoute : "Moin lé abattu, mi koné pas si i fo continuer. La grève l’a eu un impact su nou. I fallai, n’avé longtemps que n’avé un malaise dans la société, que l’été en train d’couver. La, la pété là. Nou té pri dans le conflit, nou l’a des pertes aussi."
Jean-Bernard Gonthier, président de la Chambre d’Agriculture, fait le point sur la situation : "Pour nous, c’est un quatrième cyclone. Nous sommes à 12 millions d’euros de pertes pour les producteurs agricoles. C’est la pire année des deux dernières décennies."
Il explique : "Bien que ce mouvement soit légitime, les dégâts pour le monde agricole sont pratiquement irréversibles. On doit à tout prix sauver le peu qu’il reste à sauver pour continuer pour l’année prochaine."
Frédéric Vienne, président de la FDSEA, est du même avis : "Ce mouvement était justifié parce que les conditions sociales se sont dégradées. Mais on a été pénalisé et là, il faut penser à un plan de reprise, il faut que les commissions mixtes se réunissent. Il faut absolument que les industriels vont accepter les cannes dégradées dans les champs."