L’IEDOM, l’Insee et l’AFD, au sein du partenariat CEROM, dressent un état des lieux de la place économique du secteur touristique à La Réunion en publiant les comptes du tourisme 2010-2019.
Estimée à 1,8 milliard d’euros en 2019, la consommation touristique à La Réunion reste dynamique entre 2010 et 2019. Elle est tirée par la clientèle locale, dont les dépenses en villégiature dans l’île (achats de biens, restauration et loisirs) portent la croissance.
La place de la clientèle locale dans l’industrie touristique se renforce sur la décennie et s’établit à 63 %, le même niveau qu’en France entière. La Réunion se démarque ainsi d’autres destinations insulaires qui affichent une dépendance très forte aux touristes extérieurs (les Canaries, Maurice, etc.). Bien que dynamique, la consommation touristique ralentit de moitié entre 2010 et 2019 par rapport à la période 2005-2010. Ce ralentissement s’explique en partie par une forme de maturité des dépenses touristiques des Réunionnais. Le poids du secteur touristique dans l’économie réunionnaise progresse et s’établit à 3,3 % de la valeur ajoutée (VA) totale en 2019.
La consommation touristique progresse de 2,9 % en moyenne par an entre 2010 et 2019 (en volume), soit une hausse plus soutenue que celle de la consommation finale des ménages (+1,6 % par an) et celle de la croissance économique (+1,9 % par an du PIB). Les dépenses touristiques des Réunionnais augmentent 2 fois plus vite que celles des touristes extérieurs. Cette hausse est stimulée par celle de leurs revenus. La consommation touristique des Réunionnais progresse principalement par des dépenses en villégiature dans l’île : achats dans les commerces, restauration et loisirs. Au final, elle représente 63 % de la consommation du tourisme intérieur en 2019 contre 60 % des dépenses en 2010 et 50 % en 2005.
Bien que dynamique, la croissance de la consommation touristique ralentit de moitié entre 2010 et 2019 par rapport à la période 2005- 2010. Premier contributeur, les dépenses touristiques des Réunionnais ralentissent fortement, en lien avec une forme de maturité de cette dépense. En effet, les ménages réunionnais consacrent désormais relativement autant d’argent qu’un ménage au niveau national : 7,6 % de leur revenu en moyenne par habitant à La Réunion et 7,5 % en France entière en 2019.
Le poids du tourisme dans l’économie réunionnaise progresse entre 2010 et 2019 et s’établit à 3,3 % de la VA totale en 2019. Cette part du tourisme dans l’économie reste inférieure à d’autres économies insulaires dans le monde, comme les Canaries (23,2 %), les Fidji (12,6 %) ou Maurice (9,1 %), mais elle est supérieure à celle observée dans d’autres destinations comme l’Afrique du Sud, le Canada ou l’Australie.
Le secteur du tourisme confirme son ancrage au sein de l’économie réunionnaise. La VA touristique génère un poids dans la VA totale près du double de celui des secteurs de l’énergie, eau et déchet (1,6 % de la VA totale), des industries agroalimentaires (1,8 %) et de l’agriculture et de la pêche (1,9 %). Le poids du tourisme est quasiment identique à celui de secteur de l’information et communication.
L’industrie touristique réunionnaise emploie directement 13 550 personnes dont 2 750 emplois non salariés en 2018. Cela représente 4,7 % de l’emploi total dans l’île cette même année. La Réunion se situe en deçà des niveaux observés en France hors Mayotte (5,1 %) ou bien en Guadeloupe (5,4 %) et Martinique (6,1 %).
Le tourisme est le secteur d’activité le plus touché par la crise sanitaire de la Covid -19. Le chiffre d’affaires de l’hébergement chute de 37 % en 2020 par rapport à 2019. L’activité rebondit en 2021, mais reste inférieure de l’ordre de 15 % à celle de 2019 La restauration s’en sort un peu mieux : son chiffre d’affaires baisse de 15 % en 2020 et de 6 % en 2021 en comparaison avec 2019. Début 2022, la reprise de l’activité du secteur à La Réunion se confirme.