Photo DR - Préfecture de La Réunion
L’INSEE publie l’état des lieux de la pêche australe en 2017. Bilan positif pour un secteur en pleine croissance, notamment à La Réunion où il génère de nombreux emplois et une forte valeur ajoutée.
La pêche a été bonne en 2017 pour la zone australe. Une étude réalisée par l’Insee et les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) révèle en effet que le secteur est en pleine croissance.
Le chiffre d’affaires des armements de pêche australe s’est accru de 60 % en 3 ans et s’élevait à 129 millions d’euros en 2017.
Il s’agit plus particulièrement de pêche à la légine et à la langouste, deux espèces abondantes dans les eaux australes et qui constituent un "secteur phare des exportations réunionnaises", indique Antonin Creignou de l’Insee.
Les légines et les langoustes, exclusivement pêchées par des entreprises françaises dans les Zones économiques exclusives (ZEE) des terres australes françaises, à 3000 km de La Réunion, sont en effet débarquées sur l’île puis exportées (à 98 % pour la légine, revendue principalement à l’Asie).
Malgré un cours très volatil, la légine demeure un des poissons les plus chers sur le marché international. Sa pêche est aussi soumise à des Totaux Admissibles de Captures (TAC), fixés chaque année par le Préfet, l’administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), dans un souci de développement durable.
L’emploi a également augmenté de 13%, avec 350 salariés employés en équivalent temps plein (ETP) en 2017 par les sept armateurs (Armas Pêche, Armements Réunionnais, Cap Bourbon, Compagnie Maritime des Terres Australes, Pêche Avenir, Réunion Pêche Australe et Sapmer).
Les deux tiers de ces salariés vivent à La Réunion. Une majorité embarque sur les navires, tandis que les autres travaillent à terre comme personnel administratif et de soutien.
La pêche à la légine et à la langouste génèrent quant à elles 570 emplois sur l’île. Les 24 millions de commandes des armements entraînent indirectement 100 emplois en équivalent temps plein (ETP) et 80 emplois induits sur le territoire français par les dépenses de consommation des ménages.
La pêche australe constitue de plus une activité à forte valeur ajoutée (95 millions d’euros), avec un taux de marge deux fois plus élevé que pour la pêche en mer en France (79% contre 39%), rapporte Antonin Creignou.
"Par ailleurs, la pêche à la légine et à la langouste dans les ZEE des Terres australes françaises génère 15 % de la marge totale de la pêche maritime française."
Cet important niveau de marge réalisé par les entreprises réunionnaises leur permet de rembourser leurs emprunts mais aussi de financer des investissements. Ces derniers portent surtout sur l’achat de navires et la construction d’infrastructures (entrepôts frigorifiques), note le rapport de l’Insee.
Pour la pêche à la légine, 6 millions d’euros d’investissements sont réalisés en moyenne par année.