L’Union des commerçants non-sédentaires de La Réunion (UCNSR) s’adresse aux maires de l’île dans une lettre ouverte. Ils demandent que les maires réunionnais veillent à tous les intérêts de la population dans cette crise sanitaire, et ne pénalisent pas les commerçants non-sédentaires dans les mesures de lutte contre la propagation du virus.
L’Union des commerçants non-sédentaires de La Réunion (UCNSR) adresse une lettre ouverte aux maires de l’île.
"La Réunion est maintenant classée 4ème département de France sur 101, pour le nombre de tests réalisés pour 100 000 habitants. Cette prouesse logistique nous a conduit au classement en “Zone Rouge”, lequel classement ouvre les portes à toutes les peurs.
Face à cette maladie encore inconnue, et à la menace réelle ou supposée qui l’accompagne, le devoir de celles est ceux qui dirigent, dont vous, est de veiller à TOUS les intérêts de la population. Si l’intérêt sanitaire collectif est légitimement au centre de toutes les réflexions, il ne faudrait pas que d’autres intérêts collectifs soient durablement impactés par vos décisions.
Nous, les commerçants ambulants, participons activement à l’animation des marchés, des fêtes à thème traditionnelles, et des centres villes par le biais des fêtes commerciales. Pour les marchés nous avons trouvé avec les services de la Préfecture un accord ayant permis le retour à la normale le 4 juin dernier. Mais les fêtes traditionnelles et les braderies sont annulées une à une. Pourtant, grâce au courage de Monsieur Le Maire du Port, nous avons pu démontré début août qu’il était possible de réaliser une fête commerciale dans le respect des consignes sanitaires. AVANT que le port du masque ne soit rendu officiellement obligatoire, clients et commerçants l’ont porté pendant 11 jours. Sauf erreur, aucun “cluster” n’a été identifié à ce jour comme étant né dans les rues du Port. Faut-il laisser l’ensemble des entreprises dont la survie dépend directement des fêtes traditionnelles et des fêtes commerciales disparaître au nom de nos peurs ? Faut-il laisser disparaître ces éléments socio-culturels et économiques profondément encrés dans les us et coutumes créoles au nom de nos peurs ? NON ! Nos étals en plein air ne sont pas plus vecteurs de maladie, que les produits en libre service des rayons des supermarchés. Nos clients se déplaçant en plein air ne sont pas plus exposés à des virus que les clients des centres commerciaux en espace clos.
Nous saluons le sang-froid de Monsieur Le Préfet et de ses collaborateurs, car aucune des mesures annoncées le 11 septembre n’est venue affecter le quotidien des réunionnais ni contrarier le déroulement des marchés et des autres manifestations commerciales de plein air".