Entre 2008 et 2017, 9500 emplois ont été créés dans le secteur marchand hors agriculture à La Réunion. Dans tous les secteurs, l’emploi augmente sauf dans la construction, particulièrement impactée par la crise économique de 2007-2008, selon une étude de l’Insee.
Entre 2008 et 2017, à La Réunion, l’emploi salarié augmente de 9 500 personnes (+ 8 %) dans les établissements du secteur marchand non agricole. Si sa dynamique a souffert de la crise économique et financière de 2007-2008 au début de la période, il est finalement en hausse dans quasiment tous les secteurs
Fait néanmoins exception la construction, où l’emploi a fortement
chuté (- 6 000, soit - 30 % sur la période). Il avait atteint un point haut juste avant cette crise sous l’effet des grands travaux d’aménagement réalisés sur l’île et des incitations à la construction de logements par
des mesures de défiscalisation.
Sans prendre en compte les changements de catégorie d’entreprises, les destructions d’emplois dans ce secteur impactent massivement les microentreprises et les PME. À l’inverse, l’emploi est particulièrement dynamique dans les services.
Tous secteurs confondus, hors changements de catégorie d’entreprises, ce sont les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les microentreprises qui créent le plus d’emplois : respectivement 4 500 et 4 200.
Pour ces deux catégories d’entreprises, les créations d’emplois émanent pour les deux tiers de la création de nouveaux établissements (effet "démographique"), et pour un tiers des établissements pérennes. Pour les ETI, les emplois générés par les établissements créés sur la période excèdent largement ceux détruits par les établissements ayant cessé leur activité (+ 4 200 contre −1 100). Dans le même temps, dans les établissements pérennes des ETI, l’emploi augmente (+ 1 400).
Les créations d’emplois sont en hausse dans l’ensemble des secteurs. C’est en particulier le cas dans les services qui comptabilisent 3 800 emplois supplémentaires, dont 800 créés par les entreprises pérennes du secteur des transports et entreposage.
Dans les microentreprises, les services marchands sont aussi les principaux contributeurs à la création d’emplois (3 800 emplois créés). Pour les entreprises de petite taille comme les microentreprises, la création ou la suppression d’un établissement correspond le plus souvent à l’entreprise elle-même.
Pour les entreprises plus grandes comme les ETI, il s’agit presque toujours de la création ou de la suppression d’un établissement au sein d’une même entreprise : il est rare qu’une nouvelle entreprise soit directement une ETI.
Les PME ne créent de leur côté que 1 500 emplois entre 2008 et 2017, tous induits par les établissements pérennes. L’effet démographique est nul pour cette catégorie d’entreprises, avec autant d’emplois créés dans les nouveaux établissements que d’emplois détruits dans ceux ayant cessé leur activité.
À l’inverse, comme dans la plupart des régions françaises, les établissements réunionnais des grandes entreprises (GE) détruisent des emplois salariés entre 2008 et 2017. En effet, si le solde des emplois lié à la démographie des établissements est positif comme pour les ETI et les microentreprises (+ 1 200 emplois), il ne compense qu’en partie les destructions importantes d’emplois dans les établissements pérennes (- 2 500).
Les établissements pérennes des GE de la construction, du commerce et de l’industrie concentrent 85 % de ces suppressions d’emplois.
Entre 2008 et 2017, l’emploi salarié marchand non agricole est particulièrement dynamique dans les zones d’emploi Ouest (3 400 emplois supplémentaires) et Sud (3 300), malgré des destructions massives d’emplois dans la construction. Ces deux territoires concentrent les trois quarts des créations d’emplois enregistrés sur l’île sur la période.
Dans l’Ouest, 2 000 créations d’emplois proviennent des microentreprises, principalement dans les services marchands. Avec 1 600 emplois créés, dont les deux tiers dans les services marchands et le commerce, l’Ouest est la zone où les ETI contribuent le plus.
Seules les grandes entreprises perdent des emplois, dont la moitié dans la construction. Dans le Sud, les microentreprises et ETI créent respectivement 1 300 et 1 200 emplois, soutenues par le développement des structures de services à la personne et de l’action sociale.
L’emploi est aussi bien orienté au Nord (+ 2 200 emplois), principalement grâce aux petites et moyennes structures devenues ETI sur la période à la suite de restructurations ou de rachats par les ETI.