L’Insee présente, ce jeudi 26 novembre, les chiffres des lieux d’achats à La Réunion. En 2017, les Réunionnais ont effectué 77 % de leurs achats alimentaires en grandes surfaces. Cependant, la part de marché des grandes surfaces recule par rapport à 2006 (81 %).
"On regarde la consommation des ménages et surtout où les Réunionnais font leurs achats. Sur l’alimentaire, c’est plus des trois quarts des dépenses qui sont faites dans des grandes surfaces, 5% dans des petites surfaces, 10% dans des commerces spécialisés et 5% sur les marchés forains", relate Aurélien Daubaire, directeur régional de l’INSEE Réunion-Mayotte.
"Il faut savoir qu’on est très au-dessus de la moyenne de Métropole et des autres DOM sur la consommation en grande surface, même si c’est plutôt en baisse par rapport à 2006", ajoute-t-il.
Les ménages réunionnais privilégient les grandes surfaces alimentaires pour faire leurs courses alimentaires, qui pèsent pour 17 % dans leur budget de consommation en 2017 (330 euros par mois). Ils y achètent 77 % de leurs produits alimentaires, soit davantage qu’en métropole ou qu’aux Antilles (69 %).
Cependant, entre 2006 et 2017, la part de marché de ces hypermarchés et supermarchés recule de 5 % à La Réunion comme en métropole ; dans le même temps, elle augmente légèrement aux Antilles. Le chiffre d’affaires réalisé à La Réunion par les grandes surfaces dans l’alimentaire continue néanmoins de croître sur la période.
En effet, le montant global des achats alimentaires augmente fortement entre 2006 et 2017 (+ 37 %), principalement sur la période 2006-2011 (+ 26 %).
Les établissements de la grande distribution alimentaire sont pourtant nettement moins implantés à La Réunion qu’en métropole. Ainsi, l’île dispose de 2,0 hypermarchés pour 100000 habitants en 2017 contre 3,3 en métropole. La densité de supermarchés est aussi bien moindre : 9 pour 100000 habitants contre 16 en métropole.
Ainsi, les grandes surfaces sont plus rares et plus fréquentées qu’en métropole. Leur nombre progresse néanmoins depuis 2006.
Quel que soit leur niveau de vie, les Réunionnais privilégient largement les grandes surfaces. Ainsi, les ménages les plus modestes y effectuent 79 % de leurs achats alimentaires ; c’est à peine moins pour les ménages aux revenus supérieurs (76 %).
En métropole, le recours aux grandes surfaces alimentaires est bien plus différencié selon le niveau de vie : 74 % pour les ménages les plus modestes contre 64 % pour ceux aux revenus supérieurs. Ces derniers recourent d’ailleurs bien moins à ces grandes surfaces qu’en 2011 (74 %).
La prédominance des grandes surfaces alimentaires à La Réunion s’explique en partie par le fait qu’elles détiennent un quasimonopole sur certains produits. En particulier, leur part de marché atteint 95 % pour le lait, produits à base de lait (yaourts, fromage, etc.) et œufs, en lien peut-être avec la rareté des crèmeries-fromageries sur l’île.
Les céréales et produits à base de céréales (riz, pâtes, farine, etc.), ainsi que les bières et spiritueux, sont aussi achetés à plus de 90 % en grandes surfaces. Leur part de marché diminue cependant légèrement depuis 2006 sur ces types de produits. Elle reste cependant nettement supérieure, de 13 points, à celle des grandes surfaces métropolitaines sur le lait et produits à base de lait et les céréales.
La part de marché des grandes surfaces à La Réunion est supérieure à celle de la métropole sur quasiment tous les groupes de produits alimentaires. Font néanmoins exception les fruits et légumes frais, ainsi que les préparations alimentaires telles que les pizzas, les quiches, sandwichs, friands.
Les stations-service réunionnaises ont notamment une part de marché non négligeable sur ce dernier type de produits (7 %), alors qu’elle est quasi nulle en métropole. Pour les fruits et légumes, les Réunionnais font plus souvent leurs courses chez le primeur ou sur les marchés qu’en métropole.
Malgré une implantation sur le territoire un peu plus dense qu’en métropole, les boulangeries-pâtisseries ne représentent en 2017 que 50 % des dépenses de pains, viennoiseries et pâtisseries fraîches, contre 62 % en métropole.
Cette part diminue même légèrement entre 2011 et 2017. À La Réunion, ces commerces font face non seulement à la concurrence de la grande distribution mais aussi à celle des stations-service. Ces dernières détiennent 5 % de part de marché sur les produits de boulangerie, alors qu’elle est très faible en métropole.
Les primeurs conservent quant à eux leur clientèle sur l’île, en captant 16 % des dépenses de fruits et légumes frais contre 10 % en métropole. Ces magasins de proximité sont notamment en concurrence avec les marchés où 29 % des achats de fruits et légumes frais sont effectués, comme en 2011.
L’ensemble des achats sur les marchés forains et les ventes directes de producteurs représentent 5 % des dépenses alimentaires, tout comme en métropole, mais moins qu’aux Antilles (9 %). La part de ces achats est en légère hausse depuis 2011. Si les fruits et légumes sont les produits phares, les Réunionnais y achètent moins le pain, la viande, les fruits de mer, le fromage et les œufs qu’en métropole.