Les deux leaders mondiaux du ciment, Holcim et Lafarge ont annoncé leur fusion. Dans l’île, cette union fait planer la menace d’une situation de quasi monopole.
Samedi 5 avril, les conseils d’administration des groupes suisse Holcim et français Lafarge ont approuvé le rapprochement entre les deux leaders mondiaux du ciment. Lundi 7 avril, Lafarge a confirmé une "fusion entre égaux" pour 2015. Une offre publique d’échange initiée par Holcim et qui valoriserait Lafarge à 18,9 milliards d’euros.
À La Réunion, cette fusion n’est pas sans répercussions. Les deux géants du béton sont présents dans l’île. Ce mariage mènerait à une situation de quasi monopole, puisque LafargeHolcim détiendrait plus de 90% du marché local.
Les branches locales de Lafarge et de Holcim emploient respectivement 150 et 200 personnes pour un chiffre d’affaires total de 150 millions d’euros.
L’autorité de la concurrence ne s’est pas encore positionnée. La situation de monopole pourrait conduire à la cession d’une partie de l’activité. Les deux groupes ont déjà annoncé des cessions d’actifs dans les régions où ils sont implantés.
Dans un communiqué national, Bruno Lafont, PDG de Lafarge a indiqué : "En mariant nos expériences avec celles de Holcim, nos zones de force respectives et nos compétences en matière d’innovation, nous allons créer un acteur à l’avant-garde des matériaux de la construction". Les deux leaders souhaitent ainsi pallier l’apparition de la concurrence des pays émergents .
Les professionnels du secteurs craignent déjà une augmentations des tarifs, voire la mise en place de prix imposés. Deux paramètres qui pourraient impacter le secteur de la construction à La Réunion.
Pour Jacky Balmine, l’inquiétude règne, surtout concernant l’emploi. "Quand on fait une fusion de deux grosses entreprises comme ça, ça finit obligatoirement par une mutualisation du personnel et donc une diminution d’effectif", commente le secrétaire général de la CGTR du bâtiment. Le représentant syndical s’est entretenu avec la section nationale qui parle de "10 à 20 % de baisse d’effectifs". Les syndicats seront donc très "vigilants", selon Jacky Balmine.