La croissance économique de La Réunion est en baisse en 2023. D’après le communiqué de l’INSEE, le PIB augmente de 1,7% en 2023 contre 2,6% en 2022. Une croissance économique en baisse face à une inflation qui reste soutenue (+3,1%).
Le communiqué :
En 2023, l’économie réunionnaise résiste dans un contexte inflationniste encore très présent. Ainsi, le PIB en volume augmente de 1,7 %, à un rythme inférieur à celui de 2022 (+2,6 %) et à celui d’avant crise sanitaire. Cependant, la croissance réunionnaise est plus dynamique qu’au niveau national où la hausse du PIB est plus mesurée (+0,9 %).
L’inflation reste soutenue (+3,1 %) à La Réunion, même si elle est en léger retrait par rapport à 2022. La consommation des ménages progresse de 1,6 % en volume, à un rythme légèrement en deçà de 2022 (+1,8 %) et contribue pour 0,9 point à la croissance du PIB. Elle est permise par la hausse globale du revenu disponible (+5,4 %) sous l’effet de la hausse des salaires, des prestations sociales et des créations d’emplois.
Le pouvoir d’achat par habitant progresse de 1,5 %. L’emploi salarié croit de 1,3 %, avec 3 700 emplois créés sur un an, une hausse plus élevée qu’au niveau national (+0,6 %). Les créations d’entreprises progressent aussi, mais comme pour l’emploi leur croissance s’infléchit sensiblement. Les dépenses des administrations publiques continuent d’augmenter mais de manière ralentie (+1,1 %).
L’investissement de son côté repart à la hausse en 2023 après la baisse de 2022. Il est notamment porté par les collectivités locales, même si le secteur de la construction est en net retrait. Le commerce extérieur recule quant à lui, avec une baisse des exportations et des importations tant en valeur qu’en volume.
Après la très forte reprise de 2022, les dépenses des touristes continuent de progresser. Quant à la production agricole, elle est quasiment stable avec notamment un bilan de la filière canne mitigé
Pour la première fois depuis la crise sanitaire, l’emploi privé n’augmente pas à La Réunion. Ainsi, au deuxième trimestre 2024, les créations d’emplois sont atones dans le privé, mais elles le sont également dans le public.
Cette stabilité de l’emploi masque des évolutions opposées selon les secteurs. L’emploi baisse dans la construction et l’intérim malgré une hausse des permis de construire. En revanche, les services aux ménages, les services aux entreprises ainsi que les services non marchands créent des emplois. C’est aussi le cas de l’hébergement et la restauration, malgré la baisse de la fréquentation des hébergements collectifs.
Les créations d’entreprises se maintiennent, tandis que les défaillances sont toujours en hausse. Dans ce contexte, le chômage concerne 17 % de la population active.
Au 2e trimestre 2024, l’indicateur du climat des affaires (ICA) recule de 4,8 points pour s’établir à 93,0, un niveau en deçà de la moyenne de longue période (100).
Selon les chefs d’entreprise interrogés, l’activité économique a continué de faiblir sur le territoire par rapport à son niveau moyen. Certes, l’inflation baisse graduellement au 2e trimestre, mais elle continue de peser sur la situation financière des ménages et leur niveau de consommation. Le marché du travail montre des signes d’atonie. L’investissement des entreprises est mal orienté, tandis que le marché immobilier résidentiel poursuit son ralentissement.
Tous les secteurs de l’économie sont concernés par cette dégradation de la conjoncture économique. Les anticipations des chefs d’entreprise pour le prochain trimestre restent pessimistes.
Ces éléments sont disponibles en ligne aux liens suivants :