L’IEDOM publie les Tendances conjoncturelles relatives au premier trimestre 2021. Les restrictions sanitaires mises en place entre février et avril à La Réunion n’ont pas sapé le moral des chefs d’entreprise, selon l’enquête de conjoncture menée par l’IEDOM.
"L’indicateur du climat des affaires poursuit sa progression observée en fin d’année dernière et dépasse désormais sa moyenne de longue période", indique Gilles Lesellier, directeur de l’agence IEDOM à La Réunion.
La consommation des ménages reste solide en ce début d’année et les prévisions d’investissement redeviennent positives, après une année 2020 pessimiste sur ce sujet. La fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m² et l’instauration d’un couvre-feu obligent par ailleurs les chefs d’entreprise à modifier l’organisation de leur structure. Le recours au télétravail regagne ainsi du terrain et le chômage partiel s’accroît dans certaines activités.
Au total à fin mars à La Réunion, 5 235 salariés sont en activité partielle, dont la moitié dans les secteurs du commerce et de l’hôtellerie-restauration. Toutefois, leur situation n’est pas comparable. L’activité partielle concerne seulement 2 % des salariés du commerce contre 21 % de l’hôtellerie-restauration
Interrogés pour le deuxième trimestre consécutif sur les prévisions 2021 de chiffre d’affaires (CA), les dirigeants confirment les perspectives de croissance dans les secteurs des services marchands (+5 % en moyenne pour l’année 2021), de l’industrie manufacturière (+4 %) et du tourisme (+3 %).
D’autres revoient leur prévision à la baisse. Touchées par des fermetures et le couvre-feu, les entreprises du commerce estiment que leur CA devrait augmenter de 5 % en 2021, soit une révision à la baisse de 2 points de pourcentage. Les professionnels de la construction jugent, à l’inverse, plus favorablement ce début d’année et anticipent une hausse de 25 % de leur CA sur l’année.
Les bouleversements liés à la crise sanitaire de la Covid-19 au cours de l’année écoulée ont poussé les entreprises réunionnaises à évoluer. Selon l’enquête de l’IEDOM, la moitié ont modifié l’organisation du travail et un peu moins d’un tiers ont digitalisé leurs relations commerciales. Dans une moindre mesure, certaines entreprises ont également mis en place des dispositifs permettant de réduire leur impact environnemental.
« Si ces changements ont facilité l’adaptation des entreprises face aux contraintes, les inquiétudes pour le reste de l’année demeurent », précise Marie AOURIRI, responsable du service Études. Au premier rang, la prolongation des restrictions sanitaires constitue la principale crainte pour 8 professionnels interrogés sur 10. La flambée du coût du fret préoccupe également près de 6 chefs d’entreprise sur 10.