Président du Comité des assureurs de La Réunion, Alain Baudry est l’invité du 12h30 d’Antenne Réunion. Il fait le point sur la couverture des assurrances des milliers d’entreprises frappées par les conséquences économiques du coronavirus.
Restaurants, salons de coiffure, des milliers d’entreprises sont touchées par le coronavirus, mais qu’en est-il de la couverture des assurances ? Le point en direct avec Alain Baudry, président du Comité des assureurs de la Réunion et de Mayotte.
Les préjudices économiques liés à l’épidémie et au confinement ne seront pas pris en charge par les assureurs.
"L’ensemble des assureurs à La Réunion est très sensible aux difficultés des entreprises réunionnaises et sont elles-mêmes touchées en tant qu’entreprise. Les préjudices économiques sont couverts par la perte d’exploitation qui jouent en cas de dommage matériel. Concernant la pandémie de coronavirus, ce sont des dommages non matériels, donc pas couverts concernant les préjudices économiques ni en France ni dans aucun pays du monde. La pandémie est un risque systémique, qui touche tout le monde en même temps, ce n’est pas assurable.
Le principe de l’assurance c’est quelques personnes qui payent ensemble pour le moment où l’une d’entre elles aura un sinistre. Là tout le monde a un sinistre en même temps, l’assurance ne peut pas jouer, c’est le cas des pandémies et des guerres. Aucun assureur au monde ne pourrait subvenir au monde pour compenser les conséquences financière d’un événement comme une pandémie. Seuls les États peuvent intervenir, ce qui ne veut pas dire que les assureurs ne peuvent pas contribuer sur des fonds créés par les États."
L’État peut débloquer des fonds pour venir en aide aux nombreuses entreprises en difficulté.
"Un certain nombre de dispositifs existent. Samedi a été annoncé la création d’un fonds de solidarité à hauteur d’un milliard d’euros pour le mois d’avril. Les assureurs ont souhaité intervenir à hauteur de 200 millions d’euros. La France est le seul pays où les assureurs ont contribué à ce fonds. Il permettra aux petites entreprises sous conditions en se faisant connaître sur le site du gouvernement d’obtenir 1 500 euros d’aide pour le mois et 2 000 euros supplémentaire pour les cas les plus compliqués. Cette aide vient s’ajouter à d’autres dispositions, comme des reports de prêts pour trésorerie, octroyés par les banques et les dispositions pour aider les entreprises comme les arrêts de travail et le chômage partiel."