À La Réunion, 20 % des adultes sont pauvres sans interruption de 2015 à 2018, soit quatre fois plus qu’en France métropolitaine. Avoir un emploi constitue la meilleure protection contre cette pauvreté persistante. La vie en couple joue elle aussi un rôle protecteur en atténuant les chocs sur les revenus du ménage, à la suite d’une perte d’emploi par exemple.
D’une année à l’autre, 6 % des adultes basculent dans la pauvreté et 7 % en sortent. Les sorties de la pauvreté se font avant tout parce que l’on trouve ou retrouve un emploi. Elles se font aussi fréquemment à la fin de la vie professionnelle, qui se traduit plus souvent à La Réunion qu’ailleurs par l’attribution du minimum vieillesse, dont le montant est supérieur aux autres minima sociaux ;
Dans une moindre mesure, les unions génèrent aussi des sorties plus fréquentes de la pauvreté. À l’inverse, les naissances, les séparations et les veuvages induisent un risque plus important de basculer dans la pauvreté.
La pauvreté reste très élevée à La Réunion, malgré sa réduction ces dernières années. Ainsi, de 2015 à 2018, environ 35 % des adultes sont pauvres au sens monétaire, une part près de trois fois plus élevée qu’en France métropolitaine : leur niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté national. Pour lutter contre la pauvreté, il est notamment utile de mieux connaître les raisons d’une pauvreté persistante ou au contraire, les événements particuliers déclenchant une entrée ou une sortie de la pauvreté. Cette préoccupation s’inscrit dans la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté.
À La Réunion, parmi les adultes pauvres en 2015, 58 % le restent au moins jusqu’en 2018 ; c’est le cas de 42 % des personnes pauvres en 2015 résidant en France métropolitaine. Au total, parmi les adultes ayant vécu à La Réunion de 2015 à 2018, 20 % sont pauvres sans interruption pendant ces quatre années. Cette pauvreté persistante est quatre fois plus élevée à La Réunion que dans l’Hexagone où elle touche 5 % des adultes. Dans les Hautsde-France, région de l’Hexagone la plus proche de La Réunion en termes de prégnance de la pauvreté et de jeunesse de la population, la pauvreté persistante concerne également une part bien moindre de la population (7 %).
À La Réunion, entre 2015 et 2018, près d’un adulte sur deux a été pauvre au moins une fois au cours de ces années, tandis que les autres n’ont jamais été pauvres au cours de cette période. La situation est bien moins défavorable dans l’Hexagone, où moins d’un adulte sur cinq a été touché par la pauvreté au cours des années 2015 à 2018, comme dans les Hauts-de-France (moins d’un adulte sur quatre).