Les planteurs mettent la pression aux industriels à La Réunion, avec une opération escargot à l’Est et à l’Ouest de Saint-Denis ce matin. En prévision de la réunion de cette après-midi où les négociations devraient reprendre, Frédérique Vienne explique que les agriculteurs sont prêts à retarder la campagne sucrière tant qu’ils n’auront pas eu gain de cause.
Les planteurs exaspérés
Selon
Frédéric Vienne, cela fait déjà 5 semaines que les planteurs sont sous tension avec les négociations dans le cadre de la
convention canne. "C’est un moyen de pression mais aussi de mobilisation pour montrer la détermination des agriculteurs qui sont exaspérés par la proposition de Tereos."
Les syndicats ne semblent pas faire bloc, puisque plusieurs mouvements à des endroits différents sont mis en place comme ce matin
CGPER sur le rond point à l’entrée de la route du littoral et la
FDSEA sur la route depuis l’
Est vers
Saint-Denis dans une opération escargot.
Frédéric Vienne explique que : "
L’important c’est qu’en réunion les représentants soient d’accord sur les mêmes sujets", c’est-à-dire augmenter le revenu des planteurs. Selon le président de la FDSEA "
avec la politique que mène Tereos à La Réunion c’est la disparition des petites et moyennes exploitations."
Il ajoute également qu’avec les 49 centimes d’augmentation que proposent les industriels, cela ne changera pas la situation ni le revenu des
planteurs de canne à
La Réunion.
Retarder la campagne sucrière
Il y a quelques jours, des planteurs avaient dégradés une parcelle expérimentale de
Tereos dans le sud de l’île. Selon
Frédéric Vienne "
c’est s’attaquer à un symbole de Tereos. Cette recherche sur les variétés de canne ne sont pas forcément adaptées et ne servent pas qu’à La Réunion."
D’un autre côté le président de la
FDSEA explique que les
agriculteurs déplorent
l’incendie de la sonde à Beaufonds. "
On le déplore car cela va surement mettre en retard le démarrage de la campagne". La
FDSEA et les jeunes agriculteurs ont d’ailleurs dénoncé ces actes de vandalismes.
Frédéric Vienne ajoute que la dégradation de la sonde "
c’est se saboter soit même en faisant de telle opération."
Les revendications des
planteurs sont bien éloignées des propositions des usiniers, 6 € contre 49 centimes.
Frédéric Vienne déclare : "
On est prêt à tout entendre mais pas 49 centimes. C’est vraiment insulter les agriculteurs. 49 centimes pour un petit planteur ça ne représente rien."
Aujourd’hui,
les planteurs partent toujours sur leur principe d’augmentation des revenus de planteurs de 6 €.
Frédéric Vienne explique qu’il y aura surement des propositions , "
je l’espère pour le bon déroulement de la future campagne. Parce qu’on est prêt à durcir le mouvement et même aller jusqu’à retarder la campagne s’il le faut."
Cependant, le président de la
FDSEA déclare qu’il faut tout de même absolument que la campagne démarre, c’est pour cela que les négociations ont commencé tôt. Si la campagne sucrière est retardée les premiers touchés seront les planteurs "
parce que les trésoreries sont plus basses dans les exploitations avec le prix proposé par Tereos depuis 40 ans."
Selon
Frédéric Vienne la revalorisation du revenu des
planteurs serait une demande en attente depuis 1978.