Avec 1,3 milliard d’euros, le chiffre d’affaires du secteur du Bâtiment et des travaux publics (BTP) se porte mal dans l’île.
Les investissements en 2016 ne sont que des prévisions
Réunis en assemblée plénière à la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion (CCIR), le Haut conseil de la commande publique (HCCP) dresse le bilan des chantiers réalisés, et ceux à venir.
"On ne peut pas dire que le BTP ne va pas bien à La Réunion. Il faut vraiment être très contrasté dans ses propos. Parce que nous avons effectivement un volume de prévision d’investissements en 2016, qui est identique à 2015, qui tourne autour de 956 millions d’euros. Mais ces informations restent des prévisions", explique Murielle Legros, directrice CER BTP.
À La Réunion, le secteur du BTP est extrêmement dépendant de la commande publique. Elle représente près de 85 % de l’activité du BTP. Même si la commande publique n’a pas atteint ses limites, ce secteur économique doit s’appuyer davantage sur de nouvelles ressources.
"Ce qu’on souhaite aussi, c’est que l’amélioration de la situation économique se traduise par des commandes privées. Il faut l’espérer, car tout ceci ne se décrète pas. Il faut qu’il y ait de l’activité économique par ailleurs pour créer de l’activité pour le BTP", analyse Dominique Sorain, préfet de La Réunion.
Un chiffre d’affaires en baisse, des prévisions d’investissements faibles, et une commande privée en nette diminution qui ne représente que 10 % de l’activité...
"Nous avons beaucoup de mal à être optimistes"
Autour de la table, les professionnels du secteur sont inquiets. "Apparemment, les chiffres sont prometteurs, mais nous savons très bien qu’il y a un delta entre ce qui est annoncé et ce qui est réalisé dans le courant de l’année. Vu la situation actuelle de la branche, nous avons beaucoup de mal à être optimistes" s’inquiète Yannick Painiaye, vice-président de la Fédération réunionnaise du BTP.
"On ne nous a pas promis la stabilité"
"On ne nous a pas promis la stabilité, on nous a montré à un moment "T" une image de la situation en 2016. Mais nous avons vu qu’un certain nombre de marchés ne sortiront pas, parce que les appels d’offres ne sont pas encore lancés" met en avant Raymond Vaïtilingom, secrétaire général de la Capeb, le syndicat patronal de l’artisanat du Bâtiment
Le chantier de la Nouvelle route du littoral (NRL) permet à l’activité de ne pas sombrer. Mais ce chantier ne bénéficie pas à toutes les entreprises de travaux publics. Et pourtant, le BTP est créateur d’emploi. Avec plus de 15 800 postes créés cette année.