Alors que les différents dispositifs d’aides aux économies ultra-marines sont menacés, les chefs d’entreprises de La Réunion sont montés au créneau en affirmant qu’un plafonnement de ces aides mettrait en péril l’économie réunionnaise.
Des chefs d’entreprises de l’Outre-mer tirent la sonnette d’alarme. L’Union européenne souhaite modifier l’outil qui permet aux régions ultra-périphériques (Rup) de bénéficier de subventions et d’exonérations de charges.
"D’une part, les aides au fonctionnement. Et ce sont sur ces aides au fonctionnement que l’Europe veut nous mettre dans une petite boite plafonnée, et donc on sait bien qu’elle sera rabotée au fur et à mesure des différents cadres budgétaires européens. Et ensuite il y a les aides à l’investissement, et là c’est plutôt une notion d’interprétation des dispositions européennes de manière restrictive par l’État français qui empêche les entreprises domiennes actuellement de renouveler leur matériel industriel", déplore Jérôme Isautier, président de l’Association pour le développement industriel de La Réunion (Adir).
Les handicaps permanents qui frappent nos économies ultra-marines sont reconnus par l’article 349 du traité européen. Un handicap qui est compensé par des aides qui s’élèvent à plus de 2 milliards d’euros par an. Aujourd’hui, les entreprises craignent un plafonnement de ces aides.
"Les secteurs d’activités qui bénéficient de l’ensemble de ces régimes de compensation de handicap représentent un peu plus de 100 000 emplois dans l’Outre-mer. Cela ne veut pas dire que 100 000 emplois sont menacés du jour au lendemain. Mais cela veut dire que potentiellement il y a un risque que la situation des entreprises de ces secteurs se détériore petit à petit au fur et à mesure que, par des décisions arbitraires, la commission viendrait à raboter les seuils d’intensité d’aides", précise Philippe Labro, PDG de Téréos et membre de l’Adir