Invité du journal de 12h30, le président de la CGPER Jean-Yves Minatchy justifie les blocages des usines du Gol et de Bois-Rouge pour manifester l’inquiétude des planteurs sur l’avenir de la filière canne.
Le président de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER), Jean-Yves Minatchy a minimisé les risques du blocage en pleine campagne sucrière, et les a justifiés au nom de l’intérêt de la filière canne. “L’année dernière, Bois-Rouge a eu au moins une douzaine de pannes conduisant à une perte en poids et en richesse, et personne n’a réagi. De plus, cette semaine l’usine a connu deux jours d’arrêt. Je pense que la situation aujourd’hui est grave. Tous les planteurs ce matin, sur l’ensemble du département, ont répondu à notre appel. Tous les centres de réception sont bloqués, ainsi que les deux plateformes de Bois-Rouge et du Gol.”
Jean-Yves Minatchy a été clair sur les attentes vis-à-vis du président de la République, François Hollande. “Ce qu’on attend du président est qu’il apporte son soutien à la filière canne-sucre-rhum, aux planteurs et à l’ensemble des paysans de toute filière confondue à travers un engagement ferme de l’État.”
Il n’a en revanche pas eu de confirmation de l’impact direct de la fin des quotas sucriers en 2017, qui pourrait conduire à la fermeture de l’usine de Bois-Rouge, et se désole de ne pas avoir eu un démenti de la part de Tereos : “Les responsables de Tereos sont-ils encore les partenaires des planteurs de cannes de La Réunion ?”.
Si la rencontre de cet après-midi avec les conseillers de l’Élysée n’aboutissait pas à des réponses concrètes aux attentes de la filière, le président de la CGPER n’a ni confirmé ni infirmé la possibilité d’un renforcement du mouvement par les planteurs du Sud, prenant notamment la forme d’un blocage des routes de La Réunion.