La grande conférence sociale pour l’emploi se tient le 7 et 8 juillet à Paris. Troisième rendez-vous de ce type pour François Hollande. A La Réunion, les syndicats attendent encore d’être convaincus. Le patronat attend une mise en application concrète.
François Hollande, Manuel Valls et Jean-Paul Delevoye participent à la grande conférence sociale pour l’emploi lancée ce lundi au Palais d’Iena à Paris.
Lors de ce grand rendez-vous, le troisième du nom pour le président de la République, le gouvernement rencontre les syndicats et le patronat, afin d’échanger sur les grands dossiers. Une conférence qui n’a pas commencé sous les meilleurs hospices.
L’heure n’est déjà plus à la discussion. L’annonce du report partiel de la mise en place du compte pénibilité par Manuel Valls, pour apaiser la Medef et la CGPME, a éclipsé les projets de discussions. La CGT a décidé de boycotter la seconde journée de la conférence. Une menace qu’avait également lancée le patronat. La Force Ouvrière a également choisi de suivre la même voie.
A La Réunion, les représentants de la CGT comprennent le boycott. Selon eux, patronat et gouvernement seraient complices. "Si c’est pour nous la jouer le pacte de responsabilité faut être responsable. Les contreparties on ne peut pas les définir ce sera toujours non", indique Ivan Hoarau. Pour le secrétaire général de la CGTR, "les dernières annonces du gouvernement n’aident pas à la conférence sociale".
Du côté de la CFDT, si le pacte de responsabilité a été accepté, les représentants comptent bien s’assurer que les contreparties seront respectées. "On ne peut pas offrir dans une période de crise et de pénurie budgétaire, 40 milliards au patronat, sans qu’un certain nombres d’engagements, notamment sur l’emploi, la formation professionnelle et l’amélioration du dialogue social, ne soient pas des mesures concrètes", estime Barthélemy Hoarau, président de la CFDT.
Pour le patronat, les dernières mesures annoncées par le Premier ministre n’ont pas suscité de reconnaissance particulière. "Certainement pas pour le moment", répond Yann de Prince à la question de l’adhésion à l’effort consenti par le gouvernement. "Le pacte de responsabilité outre-mer, nous l’attendons", affirme le président du MEDEF Réunion. Yann de Prince pointe du doigt "la suppression de l’abattement du tiers sur l’impôt sur les sociétés, le rabot sur les niches fiscales, sur la défiscalisation et l’aide aux investissements des entreprises, le rabot sur les charges sociales".
Un pacte de responsabilité péï
La version outre-mer du pacte de responsabilité a été au coeur des discussions à la préfecture ce lundi. Dominique Vienne en détaille les enjeux : "fixer en priorité de quels montants nous parlons, fixer de quelle enveloppe, de quelle visibilité, et de quelles méthodes nous allons mettre en oeuvre pour qu’il y ait concertation avec les parties prenantes du territoires". Le président de la CGPME Réunion s’est dit "rassuré" quant à ces différents points. Les concertations doivent s’achever au mois de septembre. Pour la version locale du pacte, une enveloppe située entre 100 et 400 millions d’euros est avancée.