Alors que les grévistes de la Cilam sont assignés au tribunal ce vendredi à 13h, les salariés non-grévistes se rassemblent devant la sous-préfecture de Saint-Pierre ce matin. Le conflit à la compagnie laitière a connu de nouveaux débordements hier soir. Des éleveurs de la Sicalait ont tenté de faire tomber le barrage.
Nouvelle journée de grève à la Cilam. Le conflit entre dans son cinquième jour. Le mouvement de protestation d’une partie des salariés pour la revalorisation de leurs salaires suscite la grogne des éleveurs laitiers.
Depuis le début du conflit, les producteurs de lait sont dans l’incapacité d’effectuer leurs livraisons. Résultats, des dizaines de milliers de litres sont à jeter. Excédés, un groupe d’éleveurs a tenté une opération coup de poing, dans la nuit.
Accompagnés de membres du personnel de la Sicalait, ils ont tenté de forcer le barrage mis en place par les grévistes. Un gréviste ayant rejoint le mouvement hier soir a été interpellé, il était porteur d’une arme blanche. Trois patrouilles de policiers sont intervenues.
Après des échauffourées, les éleveurs ont déversé le lait de trois camions-citernes sur la chaussée avant de quitter les lieux. Ce nouvelle incident illustre la tension qui s’installe à la Cilam. Mardi, Jean-Noël Lebon, salarié, était victime d’un malaise après avoir été étranglé par un tuyau en tentant de barrer le chemin à un camion de lait. L’homme, sorti de l’hôpital a fait une rechute, nécessitant une nouvelle hospitalisation.
Les grévistes exigent "l’ouverture immédiate des négociations" et dénoncent "le mépris" de leur direction. "Si ce conflit venait à durer, il est plus que probable que l’on se dirige vers un véritable carnage", présagent-ils.
La direction a annoncé hier, avoir lancé les procédures d’assignation en justice avec un référé d’heure à heure pour entrave à la libre-circulation des biens et des personnes. La Cilam a par ailleurs demandé à son cabinet d’avocats de lancer une procédure afin d’engager la responsabilité civile des auteurs d’entraves.
Les salariés-grévistes sont assignés ce vendredi devant le tribunal. Les non-grévistes souhaitent également se faire entendre. Ils sont partis ce matin pour la sous-préfecture de Saint-Pierre.