Le Docteur Georges Daniel Richer et le sénateur Jean-Paul Virapoullé reviennent sur le décès de Valéry Giscard d’Estaing. L’ancien président de la République est mort à 94 ans des suites de la Covid-19.
Jean-Paul Virapoullé a tenu à rendre hommage à Valéry Giscard d’Estaing, un “homme d’une intelligence exceptionnelle”, un "visionnaire bâtisseur" à l’origine de l’amitié franco-allemande et de la légitimité démocratique du parlement européen.
“L’homme est un grand bourgeois qui connaissait ses dossiers et impressionnait par sa prestance. Jacques Chirac on avait tendance à vouloir l’embrasser. Giscard était un grand bourgeois qui avait une vision juste. Il avait compris qu’isoler la France n’avait plus sa place dans le monde”, ajoute encore le sénateur.
Des propos auxquels agrée Georges Daniel Richer, ancien secrétaire général du club Giscardien :
“J’ai eu en face de moi un homme extrêmement pointu. J’ai été séduit par cet homme, par le charisme qu’il dégageait. C’était un visionnaire, un aigle qui avit pris une certaine hauteur, une certaine dimension.”
Sur l’épineux dossier de l’autonomie de La Réunion, les deux hommes saluent là aussi la sagacité de l’ancien président.
“À l’époque, parler de département d’outre-mer était quelque chose d’un peu dangereux”, rappelle Georges Daniel Richer. “Les choses ont changé entre-temps. Maintenant nous sommes très heureux d’être un département d’Outre-mer.”
Concernant l’affaire des diamants de Bokassa, que beaucoup estiment être derrière sa défaite à l’élection présidentielle de 1981, Jean-Paul Virapoullé regrette “une étincelle devenue brasier”, par sa proximité avec le scrutin.
“Malheureusement Giscard a perdu, mais je rends hommage aux Réunionnais : Valéry Giscard d’Estaing a dépassé la barre des 50% au 2nd tour à La Réunion”, se félicite-t-il toutefois.
Le sénateur voit enfin beaucoup de similitudes entre Valéry Giscard d’Estaing et l’actuel président de la République Emmanuel Macron.
“Franchement, je n’étais pas macroniste au début”, avoue-t-il. “Quand je regarde le parcours d’Emmanuel Macron aujourd’hui, sur le plan européen, sur le plan de la transformation de la France... Je dis qu’il représente beaucoup plus d’espoirs que d’inconvénients pour notre pays. À bien des égards, nous avons la chance d’avoir un jeune président pro-Européen et capable de transformer une société figée”, conclut-il.