Le sénateur et président de la Région Réunion, Didier Robert, s’élève contre la réforme territoriale qu’il considère être "un projet de loi qui ne va pas dans le bon sens."
Sur la proposition de Gérard Larcher, nouveau Président du Sénat, le début de l’examen en deuxième lecture du Texte sur la réforme territoriale a été précédé d’une déclaration de Manuel Valls suivi d’un débat avec les Sénateurs.
L’intervention de Manuel Valls, si elle s’est voulue porter l’assurance de la volonté de dialogue du Gouvernement, a surtout marqué la volonté de changer le moins possible un projet de loi qui ne va pas dans le bon sens, qui ne peut pas aller dans le bon sens.
En effet, en quoi consiste cette réforme si ce n’est à redessiner la carte de France des territoires sur un coin de table sans repenser au préalable la question des compétences des différents niveaux de collectivité, à re-centraliser autour de centres urbains en méconnaissant l’importance des territoires ruraux, à réformer pour réformer en somme ?
Bien sûr l’état prétend vouloir donner plus de lisibilité à l’action territoriale, mais c’est ce que veulent les élus locaux depuis longtemps ! Cependant en voulant passer en force, en voulant aller trop vite, c’est une réforme illisible qu’il tente de faire passer aujourd’hui !
En effet, dans un état décentralisé, dans lequel le rôle des collectivités est essentiel, le Gouvernement aurait dû associer au préalable les collectivités – mairies, communautés de communes ou d’agglomérations, départements, régions, et leurs représentants – les Sénateurs –à la préparation en amont d’un texte consensuel, au lieu d’imposer un texte incohérent, d’imposer une nouvelle carte qui a cristallisé les identités régionales, qui inquiète les territoires et leurs habitants, qui pose la question de l’avenir des fonctionnaires territoriaux, et qui hypothèque l’avenir des finances des plus petites collectivités.
Didier ROBERT
Sénateur de La Réunion