Le député-Maire de Saint-Leu condamne la décision de l’État de se désengager du financement du dispositif de continuité territoriale et pointe du doigt le rôle du président de la Région Réunion qui, selon lui, est "au pied d’un mur qu’il a monté lui même."
Ce qui devait arriver, arriva ! Sous couvert d’économies, la Ministre des Outre-mer l’a annoncé, l’Etat se désengage du financement du dispositif de continuité territoriale. Désormais, la contribution de l’Etat se limitera à un bon de continuité tous les trois ans contre un bon par an jusqu’à maintenant pour tout public.
Comment en est-on arrivé là ? Sans faire la genèse du projet, il est utile de rappeler que la majorité régionale avait fait le choix, plutôt que de défendre l’équité de traitement attendu par tous les Réunionnais au même titre que la Corse ou que les Antilles, de pallier la défaillance de l’Etat, en engageant les impôts de l’ensemble des contribuables réunionnais. Nou finance nou même nout ti bon de reduction su un billet ke nou paye trop cher (sic) !
En clair, la Région Réunion a laissé l’Etat se dédouaner de ses obligations à la solidarité nationale envers les Réunionnais. Car oui, assurer la continuité de tout le territoire français est une des priorités de notre République. La France est une et indivisible !
L’éloignement de notre île par rapport à la France hexagonale est un handicap pour nous et la mère patrie a le devoir d’y remédier. Pourquoi n’avons-nous pas droit à un traitement équitable de compensation de ce handicap au même titre que la Corse ? Quand nous recevons quelques euros par an et par habitant, la Corse, elle, perçoit presque 200 euros par an et par habitant.
Il eût été profitable à l’ensemble des Réunionnais que la Région Réunion se batte pour que l’Etat nous traite de façon équitable.
Aujourd’hui, le Président de Région se retrouve acculé, au pied d’un mur qu’il a monté lui même, pierre par pierre en abondant aveuglément à coup de millions d’euros un puits sans fond, nommé LADOM. Bien sûr, l’Etat est fautif de ne pas nous considérer comme un territoire à part entière ! Mais la Région a ouvert la boîte de Pandore.
Alors posons-nous les bonnes questions. Lorsque l’on analyse le chiffre de 350 000 billets d’avion financés au titre de LADOM, on peut se demander si cela n’entretient pas une politique de prix élevé du billet d’avion tant il est évident que pour les compagnies aériennes la demande ne faiblit jamais. N’aurait-il pas été plus efficace et moins coûteux pour la Région d’agir directement sur le prix du billet d’avion, notamment au travers de la politique commerciale développée par Air Austral dont elle préside le conseil de surveillance ? Et en parallèle, la Région ne pourrait-elle pas étudier la possibilité d’influer sur la taxe d’aéroport qui représente une part importante du prix du billet d’avion ? C’est une baisse des prix généralisée dont les Réunionnais ont besoin, pas d’un pansement sur une jambe de bois.
Dans une économie et une société mondialisée, la mobilité quelle qu’elle soit, est indispensable pour chaque Réunionnais.