Nassimah Dindar, présidente de l’UDI 974 et du Conseil général, s’exprime au lendemain du vote de confiance de l’Assemblée nationale envers la politique générale du gouvernement. Elle indique qu’elle n’aurait pas suivi le vote de la majorité.
"Pour la deuxième fois en moins de six mois, le Premier ministre Manuel Valls vient de demander la confiance aux députés. Il ressort affaibli de ce scrutin, puisque, bien qu’il ait en effet obtenu cette confiance, l’abstention et le vote « contre » ont grandement progressé. Il s’agit là d’un signal d’alerte fort, les députés indiquant au gouvernement qu’un changement de politique est non seulement possible mais qu’il est indispensable. Chômage en hausse, croissance en berne, classes moyennes étranglées par les impôts, entreprises étouffées : tous les indicateurs sont au rouge, et même au rouge vif à La Réunion.
Même si Manuel Valls a affirmé que les Outre-mer pourront compter sur le gouvernement pour leur développement économique, social et éducatif, je ne peux, dans ces conditions, que m’étonner et déplorer que nos députés PS aient décidé, bien avant son discours de politique générale, de voter la confiance au Premier ministre plutôt que de l’alerter sur l’urgence sociale que connaît notre département et exiger l’application immédiate des mesures annoncées par le Président de la République lors de sa venue.
En termes d’annonces, je me félicite du « coup de pouce » donné aux petites retraites, de manière ponctuelle par une prime exceptionnelle, et de manière plus pérenne avec la hausse du « minimum vieillesse ». La baisse de la pression fiscale sur les ménages les plus modestes est aussi une bonne nouvelle si elle se concrétise. Le Premier ministre a aussi maintenu son discours réaliste en rappelant que la croissance doit se faire avec et par les entreprises, mais du discours aux actes, dans le meilleur des cas, il va encore s’écouler plusieurs mois là où l’urgence est impérative.
Je ne peux en outre que déplorer les propos ambigus de Manuel Valls qui, tout en réaffirmant sa volonté de réaliser 21 milliards d’euros d’économies sur les Collectivités en 2015, assure qu’il maintiendra leurs capacités d’investissement. En l’état actuel des finances publiques et de celles des Collectivités, les deux objectifs sont pourtant inconciliables !
Sur la réforme territoriale, nous sommes bien loin de l’objectif de simplification maintes fois annoncé, avec désormais la création annoncée de trois types de Départements différents, selon qu’ils soient ruraux, qu’ils disposent d’une métropole ou soient dotés d’intercommunalités fortes !
Dans le même temps, le Premier ministre vient d’annoncer que les élections départementales seront in fine maintenues en mars 2015, après qu’elles aient d’abord été planifiées pour mars 2014, puis mars 2015 et novembre/décembre 2015. Les élections régionales auraient, elles, lieu fin 2015, jusqu’à nouvelle décision contraire. Ce n’est pas en variant ainsi que le Premier ministre et le Président redonneront confiance aux Français, qui ont besoin d’un cap et de véritables capitaines. Et dans un contexte d’économies budgétaires, c’est une dépense supplémentaire de 318 millions d’euros, selon certaines estimations, dont la France aurait bien pu se passer."