Un collectif d’association de protection de la mer a adressé au nouveau préfet de La Réunion une lettre sur les dégâts liés à l’utilisation de filets de pêche "drum line palangre". Il réclame la fin des études Cap Requin et Valo Requin qui utilisent ces lignes de pêche.
Le collectif des associations ASESB, ASPAS Fondation Brigitte Bardot, Longitude 181, Requin Intégration, Sauvegarde des requins, Sea Shepherd, Tendua, Vague, a adressé il y a quelques jours à M. Dominique Sorain, Préfet de l’Ile de la Réunion, une lettre concernant les dégâts liés à l’utilisation de filets de pêche type drum line palangre.
En effet, ces derniers jours une baleine s’épuisait devant les plages réunionnaises à trainer un engin de pêche de type drum line (ligne à requins) ou palangre, d’origine inconnue.
Cette baleine est condamnée à une lente agonie si cette situation dure ne serait-ce que quelques jours.
L’effort de traîner cet engin augmente sa consommation énergétique et l’épuisement de ses réserves énergétiques la condamne à mourir de faim et de fatigue sur le chemin de l’Antarctique, même si elle parvient à terme à se libérer.
En effet, les baleines ne se nourrissent pas dans nos eaux tropicales où elles viennent uniquement se reproduire et donner naissance ; elles doivent pour cela retourner en Antarctique, à des milliers de Kms de la Réunion au terme d’un voyage harassant.
Une drum line très semblable à celle que tirait la baleine vient d’être retrouvée à proximité. Son propriétaire ne s’est bien entendu pas fait connaître.
Que cette drum line soit officielle ou d’initiative privée, qu’elle soit ou non estampillée Cap Requin, qu’elle soit ou non la drum line concernée, il n’en demeure pas moins qu’une drum line est un piège mortel pour de nombreuses espèces, dont les baleines.
En Afrique du Sud, filets et drum lines sont retirés lorsque la migration des sardines amène baleines et dauphins près des côtes.
À la Réunion, trente pêcheurs viennent d’être mandatés, au frais du contribuable, dans le cadre du programme Valo Requin pour installer des drum lines avec l’objectif de « valoriser » les requins en croquettes pour chiens.
On estime sans doute que c’est un juste retour des choses dans une ile qui a déjà été injustement accusée de pratiquer la pêche du requin avec des chiens.
En parallèle, dans le cadre du programme Cap Requin le comité des pêches, toujours au frais du contribuable, s’apprête à installer des lignes à requins à proximité des plages, sous le prétexte d’effaroucher les requins… avec des appâts !
Le collectif demande donc à M. Dominique Sorain, Préfet de l’Ile de la Réunion, de prendre les mesures nécessaires.
Il est important de rappeler les 2 points suivants :
1- L’agence de sécurité alimentaire n’a pas cautionné l’étude ciguatera 2 devenue depuis Valo requins.
2- Les scientifiques se sont retirés du projet Cap requin, ne pouvant cautionner les conclusions farfelues de ce programme.
Malgré cela l’Etat a lancée à la Réunion une pêche intensive au requin, au risque de tuer aussi des baleines, et bon nombre d’autres espèces menacées comme les tortues, dans le cadre de ces programmes hautement fantaisistes.
« Nous permettons respectueusement d’attirer votre attention, M. Dominique Sorain, sur l’image désastreuse, pour la Réunion et le rayonnement de la France, de l’instauration de ces drum lines :
Il en ressortira qu’à la Réunion, on tue des baleines en voulant tuer des requins sous le prétexte de les « valoriser » en croquettes pour chiens !
Il est impossible de faire plus caricatural et radical en termes de destruction de l’image de la Réunion dans le monde. »
Le collectif lance un appel à la raison d’une République dont les choix sont fondés sur les acquis de la connaissance et demande l’arrêt immédiat des programmes Cap Requin et Valo Requins.