Depuis 10 jours, les affrontements à Mayotte dégénèrent, à tel point que le RAID a été envoyé sur place pour tenter d’apaiser la situation. À La Réunion, la communauté Mahoraise est inquiète.
À l’origine, des jeunes du quartier Kaweni ont accusé une bande rivale, située dans le sud de Mamoudzou, d’avoir tué l’un des leurs à l’aide d’une machette. Le conflit s’est alors embrasé, et les affrontements n’ont cessé depuis ce jour. Des voitures brûlées, les forces de l’ordre menacées... le RAID a du être dépéché sur place pour tenter d’enrayer au mieux la situation.
À La Réunion, le collectif des Mahorais est inquiet et ressent un sentiment d’impuissance. "Chaque fois qu’on nous envoie le RAID ou le GIGN, ils arrêtent un bon moment. Mais dès qu’ils savent qu’ils sont partis, ça recommence. J’ai peur pour nos enfants. Nos grand-mères se sont battues pour qu’on soit libre. Nous, il y a un certain temps, nous étions libres. Là, j’ai peur", confie, émue, Enlaouiya Halidi, membre du collectif des Mahorais à la Réunion.
Un habitant de Mayotte, acteur associatif de sa région, a été contacté par l’équipe d’Antenne Réunion par téléphone. Ce dernier dit craindre que la situation s’envenime davantage. "Ce qu’on peut craindre, c’est une guerre civile et que le Mahorais se retrouve à se faire justice soi même vu qu’il y a un délaissement total de la justice. On ne peut pas aller porter plainte et voir son bourreau dehors le lendemain, en voyant qu’il y a une injustice totale."