Le rapport de WWF sur la pollution plastique en Méditerranée a épinglé la France.
À la veille de la journée mondiale de l’océan, le WWF a publié vendredi 7 juin un rapport dont le titre directif est "Stoppons le torrent de plastique !". Chiffres à l’appui, l’ONG a épinglé la mauvaise gestion des déchets en plastique de 22 pays de la région méditerranéenne notamment la France, a rapporté FranceInfo. WWF a ainsi dénoncé que les politiques publiques françaises actuelles proposent des mesures trop limitées pour réduire la production et l’utilisation des plastiques. Avec ces résultats alarmants, l’ONG a publié quelques chiffres concernant la France.
Parmi les 22 pays de la région, la France est le pays le plus producteur de déchets en plastique. En 2016, cette dernière a produit 5,7 millions de tonnes de produits en plastique, soit 1,4 % la production mondiale. Par conséquent, 4,5 millions de tonnes de déchets ont été générés, c’est-à-dire 66,6 kilos par personne par an. Plus de la moitié de ces déchets, 2,5 millions de tonnes, provient de l’industrie de l’emballage.
Dans ce contexte, le recyclage de ces déchets en plastique est insuffisant, car 22%, soit 1 million de tonnes seulement sont recyclés dont 0,4 million est exporté et 0,6 reste dans le pays. Les 3,4 millions de tonnes (76%) récoltés sont incinérés (1,8 million de tonnes) ou enfouis (1,6 million de tonnes). Ce taux de recyclage de la France est inférieur à celui de l’Espagne, de la Slovénie, de l’Italie ou encore d’Israël alors qu’elle est la plus grande économie méditerranéenne. Avec la production, le recyclage et l’incinération des plastiques, La France est le troisième plus gros émetteur de CO2 en Méditerranée avec 35,4 millions.
Selon les explications de WWF, une mauvaise gestion des déchets dans leur traitement, mais aussi dans leur collecte en est la cause. La moyenne nationale du taux de collecte est de 36,5% en 2013. Pourtant, tous les départements de la côte méditerranéenne présentent des taux inférieurs à cette moyenne notamment la Corse du Sud avec 15% et le Var 22%. Par contre, le taux de mise en décharge, non recyclé, est notablement élevé à Marseille (40%) et en Corse (75%).
Par ailleurs, sur les 4,5 millions de tonnes de déchets produits, 0,1 million de tonnes n’est pas collecté soit 2% de déchets non traités. Ils ont ainsi entraîné la fuite de 80 000 tonnes de plastique dans la nature, soit 1,3 kilogramme par habitant. D’après les chiffres de WWF, 11 200 tonnes de plastiques déversées dans la nature finissent dans la Méditerranée chaque année.
Les activités côtières sont les premiers pollueurs, car elles rejettent près de 79% des déchets plastiques dans la nature à cause des activités touristiques et de loisirs. À Marseille par exemple, 1 000 km2 de la baie sont couverts par les débris à la surface de l’eau, 578 km2 pour la baie de Nice si 112 km2 le long des côtes corses.
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Selon ce rapport, les déchets plastiques encrassent les moteurs des bateaux et les filets de pêche, ils endommagent également les installations portuaires. La pollution plastique entraîne des mauvais impacts sur le tourisme, le commerce maritime et la pêche dont les coûts sont respectivement de 40 millions, 21 millions et 12 millions d’euros. Au total, le coût d’entretien et de nettoyage est évalué à 73 millions d’euros par an pour la France. Des coûts qui ne sont pas supportés par les pollueurs, mais par les communautés côtières, les municipalités locales et les industries directement touchées.
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L’ONG émet également des recommandations pour renforcer la lutte contre cette pollution plastique. Dans son rapport, il a ainsi encouragé la France d’aller plus loin dans la responsabilité de l’industrie et améliorer significativement les taux de recyclage.