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Un rapport de trois sénateurs et sénatrices accablent le Premier ministre Edouard Philippe qui reste intransigeant sur cette mesure.
Depuis plusieurs mois, certains élus font front face à l’exécutif concernant l’abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Selon les informations de Matignon, les conclusions d’un rapport réalisé par des sénateurs ne font pas l’unanimité.
Jeudi 14 juin, Edouard Philippe a reçu la sénatrice (UC) Michèle Vullien et les sénateurs Michel Raison (LR) et Jean-Luc Fichet (PS), porteurs du rapport. Ces derniers proposent de "revoir la méthode, au bénéfice d’une réduction de la vitesse décentralisée et ciblée". Dans un communiqué, Matignon a précisé que le rapport conteste "la pertinence de l’abaissement de la vitesse moyenne autorisée à 80 km/h sur le réseau bidirectionnel sans séparateur central".
Le communiqué de Matignon rapporte également que le Premier ministre reste intransigeant sur cette mesure. Edouard Philippe a ainsi écarté la proposition des rapporteurs. Il s’appuie sur une étude publiée en avril dernier par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière. Cette étude met en lumière "l’analyse de l’accidentalité dans chaque département". L’analyse révèle qu’"en réalité les routes réputées sûres mais très fréquentées concentrent près de deux tiers des accidents mortels constatés sur le réseau bidirectionnel".
Le sénateur Michel Raison a regretté dans un communiqué le "refus" d’Edouard Philippe qui "campe sur ses positions et rejete cette nouvelle approche". Néanmoins, "le Premier ministre ne méconnaît pas les réactions suscitées par cette mesure mais rappelle qu’il s’agit de préserver des vies humaines et d’éviter de nombreux drames", assure Matignon. Malgré les fronts de toute part, le communiqué du Premier ministre réitère que l’abaissement à 80 km/h "s’appliquera bien le 1er juillet 2018", avec une clause de revoyure au 1er juillet 2020.