Les 11 membres démissionnaires de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) ont formulé de violentes critiques à l’égard du gouvernement concernant plusieurs points.
Onze membres de la Ciivise ont démissionné de leur poste jeudi en signe de protestation. Cette démission massive intervient quelques jours après l’annonce du remplacement du juge Édouard Durand par l’ex-rugbyman Sébastien Boueilh. Le gouvernement avait déclaré que la Ciivise serait dotée d’une nouvelle feuille de route et organisation, avec un nouveau binôme à sa tête, composé de Sébastien Boueilh et de la pédiatre Caroline Rey-Salmon. Les démissionnaires, dont Arnaud Gallais, Muriel Salmona, et Eva Thomas, avaient pourtant demandé le maintien de la Ciivise avec Édouard Durand. Ils ont été informés du maintien de la commission par voie de presse, rapporte BFMTV.
Plusieurs critiques ont été formulées par les 11 démissionnaires, notamment l’absence de membres du gouvernement lors de la présentation publique du rapport final de la commission fin novembre. Ils pointent également du doigt les méthodes du gouvernement, qui vont à l’encontre de leurs engagements et de la mission de "briser le silence". Par ailleurs, les ex-membres ont fait part de leur inquiétude quant à la nouvelle présidence de la commission. Leurs craintes sont surtout liées aux positions antérieures de Caroline Rey-Salmon et de Sébastien Boueilh sur des recommandations de la Ciivise, telles que l’obligation de signalement pour les médecins et l’imprescriptibilité des viols et agressions sexuelles commis contre les enfants.
La démission des membres intervient alors que le travail de la Ciivise devait prendre fin le 31 décembre, malgré les appels en faveur de sa prolongation émanant d’acteurs de terrain, d’élus, et de personnalités. Le gouvernement avait promis mi-novembre de maintenir la commission avec une nouvelle feuille de route.
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