Le procureur général François Molins a admis que comme dans tout corps social, il y a des branches pourries dans la police. "Il faut savoir les couper".
Partout dans le monde, les manifestations pour dénoncer le racisme et les violences policières se multiplient. En France, des rassemblements ont eu lieu, samedi 13 juin à la suite de l’appel de la famille d’Adama Traoré, décédé après son interpellation en juillet 2016. Ses proches estiment que le tribunal protège plus les policiers que les victimes.
Invité sur la chaîne RTL, le procureur général François Molins a parlé de cette situation. "Il faut éviter les dénis et les amalgames", a-t-il jugé, ce mardi 16 juin. D’après lui, on ne peut pas mettre les choses sur le même plan. Toute violence commise contre un policier est par nature illégitime. Par contre, une agression commise par un policier n’est pas forcément illégitime. "Elle peut même être légitime si elle est nécessaire à la mission de paix et d’ordre public, ou pour interpeller un délinquant. Elle ne devient illégitime que si elle n’est pas proportionnée", a détaillé le procureur général.
A cette occasion, François Molins a aussi développé les manières de traiter les dossiers. "Il y a deux choses qui peuvent expliquer des différences dans le tempo de conduite de ces dossiers : les éléments probatoires et l’appréciation de ce caractère proportionné ou pas", a-t-il expliqué. Selon lui, le traitement des dossiers est plus long sans ces éléments probatoires.
Au micro de RTL, le procureur a assuré que "non" il n’y a pas de racisme d’Etat. Selon son constat, la police est un corps dans lequel il y a beaucoup de mixité. "Pour moi, la police française a des idéaux républicains (...)", a-t-il martelé. Toutefois, il y a des branches pourries, comme dans tout corps social. "Je pense que ces branches pourries, il faut savoir les couper et les éliminer sans aucune complaisance pour tous les comportements qui sont illégaux ou non-conformes à la déontologie", a affirmé François Molins.
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