lors que le nombre de faits déclarés diminue dans les territoires d’outre-mer, Annick Girardin, ministre des outre-mer, et Marlène Schiappa, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, font le point sur les dispositifs de lutte contre les violences faites aux femmes déployés dans les territoires ultramarins.
Les ministres souhaitent rappeler, que les dispositifs nationaux de lutte contre les violences conjugales restent à la disposition des victimes pendant cette période de confinement :
· Le 17 ou le 112 en cas d’urgence.
· Le 3919, numéro d’écoute nationale.
· Le 114, numéro d’alerte par SMS contre les violences conjugales, est accessible dans les départements et régions d’outre-mer.
· La plateforme de signalement en ligne : www.arretonslesviolences.gouv.fr, accessible 24h/24 et 7jours/7 et qui ne laisse aucune trace dans l’historique de navigation.
Des permanences sont aussi assurées grâce à des points d’accueil dans les grandes et moyennes surfaces
- En Guyane, 2 permanences sont ouvertes à l’Hyper U de Cayenne, le magasin Carrefour de Matoury.
- À La Réunion, 7 permanences sont ouvertes dans les magasins Jumbo et Score.
- En Martinique, 2 permanences sont ouvertes au Carrefour Place d’Armes (Le Lamentin) et au Carrefour Genipa (Ducos)
- De nouvelles ouvertures doivent intervenir dans les prochaines semaines.
Les associations locales se sont saisies des dispositifs nationaux et les ont adaptés aux spécificités des territoires :
- En Martinique, l’extension des horaires du numéro de téléphone 0800 100 811 mis en place localement est expérimentée 7j/7 et 24h/24, pour écouter et orienter les femmes victimes de violences conjugales en complément du 3919.
- À La Réunion, le réseau VIF (Violences Intra familiales) offre aux professionnels du Centre Hospitalier de l’Ouest, la possibilité de les aider dans la gestion de tous les dossiers de violences intrafamiliales, afin d’alléger la charge du personnel soignant et de proposer aux femmes victimes une prise en charge ciblée.
- En Guadeloupe, une procédure d’astreinte téléphonique oriente et prend en charge 24h/24 les femmes victimes de violences conjugales, en lien avec les forces de l’ordre.
- À Mayotte, les associations assurent des permanences téléphoniques. L’Association pour la Condition Féminine et l’Aide aux Victimes (AFCAV) dispose d’un numéro vert gratuit accessible 24/24 (le 5555) en appel et sms. L’Intervention sociale en commissariat et gendarmerie de Mayotte assure par ailleurs des permanences téléphoniques pour orienter les victimes vers les partenaires.
Le traitement des dossiers des femmes victimes de violences est prioritaire. Une réponse est apportée à toutes les femmes dans l’urgence :
- À La Réunion, une offre complémentaire de 30 places a été mise en œuvre pour répondre aux besoins en période de crise pour un total de 52 places disponibles.
- En Guyane, les centres d’hébergement, en difficulté par manque de matériel, sont aidés par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) afin qu’ils puissent continuer à fonctionner.
- En Martinique, 18 places, soit 6 appartements de 3 places, sont rendus disponibles dans le centre-ville de Fort-de-France afin d’accueillir des femmes victimes de violences conjugales. L’ensemble de ces appartements a été réhabilité par l’ARCAVS qui les a mis à disposition de l’association ALEFPA.
- En Guadeloupe, l’Association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie (Alefpa) a mis à disposition 10 places supplémentaires pour les femmes victimes de violences conjugales.
- À Mayotte, 14 places d’hébergement accueillent des femmes victimes de violences. D’autres sont mises à l’abri dans les places d’hébergement générique de l’Association pour la Condition Féminine et l’Aide aux Victimes (AFCAV). Il s’agit majoritairement de mères avec 3 à 5 enfants.
L’Ordre des pharmaciens a communiqué aux officines toutes les informations utiles pour alerter les forces de l’ordre et aider les femmes victimes de violences pendant le confinement. À La Réunion, près de 800 pharmaciens ont reçu les informations nécessaires pour alerter les forces de l’ordre.
« Nous avons tenu à renforcer les dispositifs existants en matière de prévention des violences domestiques car la crise n’a pas malheureusement pas interrompu ce fléau des violences intrafamiliales, elle les a même aggravées. Depuis le début du confinement, on constate une baisse de près de 40% du nombre de plaintes », explique Annick Girardin, ministre des outre-mer. « Malgré les difficultés quotidiennes, je rappelle aux victimes qu’elles ne sont pas seules. Dans un territoire insulaire peut-être plus encore qu’ailleurs, il faut beaucoup de force pour dire stop, pour en parler, pour porter plainte, pour quitter son agresseur. Nous devons tout faire pour les accompagner dans cette démarche ».
« Dans cette période de confinement malheureusement propice à l’augmentation des violences conjugales, le gouvernement a un objectif clair et une détermination sans faille : protéger les victimes sur tout le territoire, sans exception, par tous les moyens », déclare Marlène Schiappa, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. « Non seulement nous mettons en œuvre toutes les mesures du Grenelle des violences conjugales et du Grenelle spécial Outre-Mer que j’ai tenu à l’Île de la Réunion en novembre dernier, mais nous multiplions les points de contact afin qu’aucune victime ne soit laissée seule. Ceci est possible grâce à la mobilisation exceptionnelle de nombreux acteurs de terrain, services de l’Etat, associations et partenaires privés, que je remercie de tout cœur pour leur engagement ».